L’étude du texte sur la réforme des retraites à l’assemblée a commencé ce lundi 6 février mais Elisabeth Borne a lancé une petite bombe lors d’une interview sur France 2, quelques jours plus tôt. La Première Ministre s’est dit favorable à l’index senior (Ndlr : un indice pour connaître le nombre de 55-64 ans au sein de l’établissement) pour les entreprises de plus de 50 salariés et a ajouté que des sanctions pourraient tomber si ces dernières ne changeaient rien pour corriger « les mauvaises pratiques ».
L’hypercommunicant député du Doubs Laurent Croizier a même défendu en commission un amendement – rejeté – concernant un potentiel « bonus ou malus » sur les entreprises qui joueraient le jeu.
Dans les deux cas, la volonté des seniors comme celle des entreprises ont été au mieux ignorées, au pire écrasées. Est-ce l’entière responsabilité des entreprises si le taux d’emploi chez les 55-64 ans n’est que de 56% ? Est-ce celle des actifs quand on sait que 43,9% des 55-64 ans ne le sont plus à l’approche de la retraite ? (Source Dares, tableau 2021).
Si la pénibilité et l’index senior reviennent quotidiennement sur la table pour défendre ou attaquer cette réforme, où se situe l’employabilité ? Dans les faits, elle reste pourtant le critère majeur au moment de recruter un senior, en particulier sur les secteurs d’activités en tension.
L’employabilité, c’est la capacité individuelle à acquérir et à maintenir les compétences nécessaires pour trouver ou conserver un emploi, s’adapter à de nouvelles formes de travail. À 60 ans, après 30 à 40 années de cotisations, une personne peut ou veut-elle encore s’adapter au point de rivaliser avec un candidat plus jeune, sans impacter la productivité de l’entreprise ? Et quelle entreprise peut ou veut prendre ce risque ?
Les chiffres offrent déjà une réponse et à cette réponse, la réforme propose donc une sanction aux grosses entreprises et un décalage de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Les gens