Édito. La France, membre du Commonwealth ?

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Suite au décès de la reine du Royaume-Uni le 8 septembre 2022, Élisabeth Borne a invité les maires à mettre les drapeaux en berne. La municipalité de Besançon a répondu à l’appel. Certains, comme Yann Galut, maire de Bourges, s’en sont offusqués. Honorer la vie d’un monarque anglais en République française, voilà une pratique surprenante, surtout au regard de la devise idéaliste du pays ; « liberté, égalité, fraternité ». Pas sûr qu’on fasse un hommage similaire à l’annonce de mon décès (quoique, sauf si je deviens président de la République française). Le dernier à avoir bénéficié de ces hommages est bel et bien Valéry Giscard d’Estaing en 2020.

Mais ces polémiques ne sont pas nouvelles. En 2005, après le décès du pape Jean-Paul II, des critiques avaient aussi fusées.

En se tournant vers l’histoire, nous constatons que d’autres chefs d’États étrangers ont reçu un hommage de la sorte. En 2013, l’ancien président sud-africain Nelson Mandela en a bénéficié. En 1953, les drapeaux furent même mis en berne pour le décès de Joseph Staline. Alors, si les drapeaux de la République sont mis en berne pour la mort de Joseph Staline, doit-on s’offusquer lorsqu’ils le sont pour une nonagénaire francophile ayant connu 10 présidents français au cours de son règne ? La question est complexe…

Là où la pratique de mise en berne des drapeaux devient curieuse, c’est lorsqu’elle est stricto sensu la même pour des catastrophes humaines. Après les attentats du 11 septembre 2001, les drapeaux furent mis en berne, mais pas lors du crash du vol Rio-Paris en 2009 qui a coûté la vie à 228 personnes. Une pratique qui semble donc relativement arbitraire…