Edito. L’écologie à petits pas

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Avril 2022 lors de l’entre-deux tour de l’élection présidentielle. Emmanuel Macron est à Marseille et au terme d’une grande tirade à coup de rapport du GIEC, s’envole : « Le quinquennat sera écologique ou ne sera pas ! ». Tonnerre d’applaudissements, euphorie générale, youpi la France est sauvée.

Trois mois plus tard, la Première Ministre Élisabeth Borne présente son second gouvernement après la grosse claque des législatives. La Transition Écologique passe de la 5e à la 10e place dans l’ordre protocolaire. Un classement symbolique qui indique toutefois l’importance de l’enjeu dans la politique que la majorité souhaite mener. L’écologie est l’un des trois postes remaniés par une défaite électorale, celle d’Amélie de Montchalin, battue dans sa circonscription. C’est aussi un ministère différent de celui de la transition énergétique…

Le nouveau ministre de « la transition écologique et de la cohésion des territoires », se nomme Christophe Béchu. Plus connu pour des positions anti-mariage pour tous que pour des mesures vertes, le maire d’Angers s’est montré contre l’interdiction des pesticides tueurs d’abeilles lorsqu’il était sénateur et c’est tout. N’y avait-t-il pas meilleur candidat pour récupérer un poste aussi important ? Ou le fait d’avoir été un Macroniste de la première heure et pronucléaire aide-t-il un peu ?

Le Haut Conseil pour le Climat a encore expliqué dans son dernier rapport annuel que le combat contre le réchauffement climatique progresse mais reste insuffisant. Ces petits pas dans une course contre-la-montre. Ces petits pas contre lesquels Nicolas Hulot avait claqué la porte en 2018, mesurant la puissance des lobbys.

En attendant dans le Doubs, la température moyenne a augmenté de 0,5°C en 30 ans. Certains puits en eau potable sont à des niveaux inférieurs à ceux observés ces dernières années ce qui a poussé la Préfecture a imposé des restrictions depuis le 2 juin. L’arrosage des parcelles agricoles est rationné, va encore impacter les récoltes et donc le prix des aliments. Des signes concrets et locaux des dégâts du réchauffement climatique pendant « qu’en haut », c’est le 6e ministre en charge de l’écologie en 5 ans.

M.S