Sport. ESBF : Pauline Robert, le brassard d’une belle histoire

À bientôt 29 ans, Pauline Robert entame sa 5e année avec le brassard de capitaine de l’ESBF. Un « honneur » qui lui rappelle chaque jour tout le chemin parcouru pour devenir l’une des cadres de son club formateur.

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Pauline Robert lors d'un match de l'ESBF
Photo ESBF

Tout paraît plus léger quand on croise Pauline Robert. Le sourire est sincère tout comme chacune de ses réponses, le regard est apaisé, même lorsqu’il s’agit d’évoquer cette déroute inattendue pour la reprise du championnat, contre Plan-de-Cuques (24 – 33, le 3 septembre ndlr). « Ça fait quand même chier de démarrer comme ça », admet la n°23 de l’ESBF. « Le pire, c’est que ça ne reflète pas notre état d’esprit ni ce que l’on a travaillé pendant la prépa ni même la totalité de la rencontre parce qu’on est dans le coup à la mi-temps ».

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Temps d’adaptation et petites attentions

La hargne et l’engagement dont la capitaine fait preuve à chaque rencontre, reste sur le terrain. Dans les moments de doute suivant une défaite, comme toute équipe professionnelle, l’effectif regarde vers le staff, la capitaine, les cadres. Pauline Robert assume ce rôle, à sa manière. « Je ne suis pas une grande oratrice mais j’observe chaque coéquipière, je m’intéresse à son fonctionnement. Je pense qu’une attention a plus d’impact qu’un long discours. Par exemple, j’ai déjà préparé des petites surprises avant les rencontres pour les filles qui les ont découvert en entrant dans le vestiaire. Ça galvanise le groupe ». Connaître ses coéquipières pour mieux avancer, une formule qui fonctionne aussi en coulisses où tout le monde apprécie la jeune fille arrivée de Haute-Saône pour devenir, quelques années plus tard, la vitrine du club bisontin. Une unanimité qui en dit long sur le parcours et la mentalité du pivot.

En récupérant le brassard de capitaine en 2021, Pauline Robert récolte les fruits d’un dur labeur. Des premières années au centre de formation parfois compliquées jusqu’aux entraînements avec l’équipe fanion, la joueuse s’accroche et décroche ce premier contrat professionnel en 2018. « La dernière année de centre, je suis la 15e fille retenue à chaque fois, celle qui participe à tous les matchs sans jamais rentrer. Le club songe à me prêter avant de me proposer un contrat. Tout ça, il a fallu l’encaisser et j’en suis d’autant plus fière aujourd’hui », raconte la capitaine. « Les mots de Seb’ (Sébastien Mizoule, entraîneur de l’époque), m’ont beaucoup marqués lorsqu’il m’a choisie. Il récompensait en quelque sorte tout cela ».

La gestion du brassard et des responsabilités qui en découlent sont devenues habituelles depuis. Il a fallu, toutefois, un temps d’adaptation. « J’ai eu tendance par le passé à m’oublier en tant que joueuse. J’étais trop focalisée sur le bon fonctionnement de l’équipe de manière globale et ça a eu des conséquences sur mon niveau », confie le pivot. « Et puis je ne suis pas seule, il y a Alizée (Frécon-Demouge) et Sabrina (Zazaï-Ozil). On fonctionne toujours en trio pour ce rôle ! ».

En janvier, le club a confirmé la prolongation du contrat de sa capitaine jusqu’en 2026. Dans quelques mois – le mercato du handball se déroule au milieu de la saison – Pauline Robert connaîtra son avenir. Contrairement à plusieurs coéquipières, parties pour briller et atteindre l’Équipe de France, l’intéressée n’a jamais eu envie de quitter l’ESBF. « J’ai eu des propositions ailleurs mais à niveau égal. En acceptant, je perdais le confort de vie et un club que j’aime énormément. L’Équipe de France ? Oui ce serait génial mais ma priorité, c’est d’être performante avec l’ESBF ». Cette année européenne pourrait toutefois offrir un joli coup de projecteur à l’effectif bisontin, dont la jeunesse « offre un potentiel immense », analyse la capitaine.

À bientôt 29 ans, la joueuse a déjà préparé « l’après ». Avec plusieurs licences en poche, en psychologie, ressources humaines et gestion des achats, Pauline Robert travaille depuis trois ans à la centrale d’achats U Logistique de Saint-Vit, une fois par semaine. « J’aime l’atmosphère », sourit l’intéressée. « Je me donne encore deux ou trois saisons de handball, ensuite on verra mais il existe des parallèles entre le terrain et l’entrepôt. En attendant, il faut réussir une saison avec les mêmes objectifs que l’an passé. »

M.S