L’association de sauvegarde du fort de Pugey, présidée par Jean-Marie Ligier, le fils du dernier survivant du groupe de résistants, perpétue la mémoire de ces héros de l’ombre. Le fort de Pugey, sur les hauteurs de Besançon, leur servait de refuge et de lieu de fabrication des explosifs qu’ils utilisaient dans leurs missions de sabotage pendant l’occupation allemande.
Le fort de Pugey, refuge des résistants du groupe Guy Mocquet
Franck Laidié, le Maire de Pugey, ancien Maître de conférences à la faculté de Droit de Besançon, aime la précision des mots. Dans son allocution, il a rappelé que le 8 mai 1945 n’était pas l’anniversaire de « l’armistice » mais bien de « la capitulation ». On entend par « armistice » une décision des belligérants de mettre fin aux hostilités. Ce fut le cas le 11 novembre 1918. « La capitulation » est une décision militaire qui arrête les combats sans condition. La défaite est totale, ce qui fut le cas du 8 mai 1945 entre l’armée allemande et les alliés à Reims.
L’URSS (aujourd’hui la Fédération de Russie) commémore la capitulation le 9 mai, jour de la signature à Berlin entre l’armée allemande et l’armée rouge.
La guerre la plus meurtrière de l’Histoire
On a compté entre 50 et 60 millions de morts pendant la seconde guerre mondiale. Si la libération de l’Europe a été rendue possible par le débarquement allié en Provence le 15 août 1944, après celui de Normandie le 6 juin 1944, la capitulation de l’Allemagne nazie n’a été rendue possible que par le sacrifice de 20 millions de soviétiques (civils et militaires). Le seul front de l’Ouest n’aurait jamais permis la capitulation allemande. Dans le même temps, le Pacte germano-soviétique voulu par Hitler et Staline en 1939, permettait à l’armée allemande d’occuper toute l’Europe sans se soucier d’un éventuel front à l’est.
Cette période a également permis aux deux alliés d’un jour de dépecer la Pologne. Il faudra attendre septembre 1941 et l’opération Barbarossa pour que les soviétiques entrent en guerre contre l’Allemagne.
Que serait-il advenu de l’invasion allemande si Hitler avait dû mener une invasion à l’est et à l’ouest en même temps ? A Pugey comme à Besançon, on ne remerciera jamais assez les soldats américains tombés en Franche-Comté pour défendre nos libertés. Pour saluer ce 80ème anniversaire, des parachutistes du club de la Vèze devaient sauter sur le fort de Pugey…les turbulences d’un jeudi de mai les en ont empêché.
Yves Quemeneur
