
Réduire la facture pour les habitants
Ces déchets recyclés et valorisés sont une recette significative pour Grand Besançon.
« Ce que nous avons réussi avec la redevance incitative, nous pouvons le réussir pour améliorer la gestion des déchets dans les bacs jaunes ».
Daniel Huot, vice-président de GBM en charge des déchets et Gabriel Baulieu, 1er vice-président de GBM, ont rappelé que Besançon a été pionnière dans la gestion des déchets depuis une douzaine d’années. Grâce à la redevance incitative qui responsabilise chaque usager, la collectivité a réduit de 42% le poids des ordures ménagères résiduelles (bacs gris) avec un total de 132 kg par an et par habitant, soit 110 kg de moins que la moyenne nationale.
Cette réussite repose notamment sur l’utilisation de systèmes d’information embarqués (pesée de chaque bac, nombre de collectes…)
Le tri sélectif encore très imparfait
Grand Besançon Métropole a donc initié une démarche innovante, utilisant pour les bacs jaunes des systèmes d’information embarqués performants.
1 déchet sur 4 (plus de 27%) n’a pas à se trouver dans le bac jaune. Parmi ceux-ci, 60% concernent des déchets déposés dans un sac fermé impossible à valoriser. C’est à la fois un manque à gagner pour la collectivité estimée à plus de 1 million d’euros par an (payés par tous les contribuables) et un enjeu de sécurité pour les agents de la collecte. Ces déchets non recyclables peuvent être inflammables (batteries), voire exploser (bouteilles de différents gaz), ou encore dangereux pour la santé (déchets médicaux).
4000 bacs jaunes sont collectés chaque jour
Les agents de collecte ne peuvent pas tout contrôler pour des raisons de sécurité, d’hygiène et de temps. Le contrôle en surface du bac ne suffit pas à enrayer la dégradation de la qualité du tri.
« En 2024, nous avons enregistré 4 départs de feu dans les camions-bennes, principalement dus à la présence de piles au lithium ou de produits inflammables, notamment dans des zones d’habitation comme à Planoise. C’est dangereux pour les riverains, pour les agents et coûteux pour la collectivité » a précisé Matthias Mennecier, Directeur du service de gestion des déchets à Grand Besançon Métropole.
Analyse de chaque bac jaune
Les camions de collecte vont progressivement être équipés de caméras, de capteurs de pesée, d’un ordinateur analysant en temps réel les erreurs de tri.
Chaque bac jaune sera doté d’une puce électronique identifiant le résidant du logement. L’agent de collecte poursuivra la vérification des déchets en surface du bac. Les caméras détecteront les erreurs de tri qui feront l’objet d’un contrôle sur place, de l’analyse et vérification des données. Si des erreurs répétées devaient être détectées, l’usager recevra un courrier pour le sensibiliser à mieux trier ses déchets.
Un bac suspect, il est bloqué avant d’être vidé dans la benne. L’agent visualise les photos et peut interrompre la collecte si nécessaire. Le système tend à améliorer la qualité globale de la collecte et mieux identifier les usagers « récalcitrants ».
Expérimenter avant de généraliser
Dans un premier temps, les nouveaux outils numériques vont être testés grandeur réelle sur 8 camions-bennes sur les 27 que compte la collectivité. 4 000 bacs jaunes vont être équipés de puces pour permettre une analyse pertinente d’une grande masse de données.
Le dispositif est adapté aux seuls bacs jaunes individuels. Il ne concerne pas les Points d’Apport Volontaires (PAV) situés dans le centre-ville de Besançon.
Pour GBM, il ne s’agit pas de « fliquer » chaque habitant, mais bien d’adapter le succès de la redevance incitative (bac gris) aux déchets recyclables (bac jaune).