Plus intense, plus mouvementé, le dernier conseil communautaire du mardi 28 novembre a livré d’importants détails concernant les investissements souhaités par la CCGP et la tenue des comptes de l’agglomération. Après une présentation très attendue du centre aquatique, les élus ont entamé l’annuel débat d’orientations budgétaires pour 2024. Le président et maire de Pontarlier Patrick Genre a d’abord rappelé quelques chiffres, félicitant au passage ses équipes de la bonne tenue des comptes. Avec un budget principal dont l’épargne brute en 2022 ressort à 16% et une capacité d’autofinancement de plus de 3 millions d’euros sur la même année, « ces très bons chiffres », selon l’élu sont à tempérer, sous réserve que cet autofinancement ne soit pas grignoté par une hausse des coûts de fonctionnement de la collectivité.

Une capacité de désendettement d’un an

Toutefois, cette couverture répond pleinement aux investissements estimés à 40 millions d’€ sur l’agglomération jusqu’en 2032. « Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’arbitrage à effectuer », prévient Patrick Genre. La dette de la CCGP semble avoir également baissé. Estimée à 4,7M d’€ en début d’année elle serait aujourd’hui descendue à 4 millions, quand la capacité de désendettement est d’un an. « Ces ratios laissent penser que la CCGP doit rester vigilante mais a une capacité d’investissements intéressante »,enchaîne le président.

Entre 6,5 et 8 millions d’€ investis en 2024

L’année 2024 ne devrait pas être celle du lancement des grands chantiers mais celles des maitrises d’œuvres pour préciser chacun des coûts de futurs projets structurants avec toutefois un budget annoncé entre 6,5 et 8 millions d’€ pour la section investissements. Derrière le centre aquatique, la CCGP se penchera sur l’avenir des locaux de la Belle Vie à Houtaud, le projet Renaissance du Châteaux de Joux, les micro-crèches ou encore le schéma directeur d’assainissement en lien direct avec celui de l’eau permettant d’entamer d’essentiels travaux pour économiser la ressource. On parle ici du budget principal sans parler de ceux annexes.

« Il ne faut pas d’imprévu dans cette prospective »

Une première présentation en apparence positive qui a immédiatement fait réagir, Gérard Voinnet, regrettant d’abord qu’une prospective de ce plan 2024 – 2032 n’ait pas été fait à l’ensemble du conseil.  « La question qui se pose c’est : peut-on financer dans le même temps, sur cette prospective (2024 – 2032), le centre aquatique (25,8M€), la poursuite de la rénovation du Château de Joux (14,1M€), la réhabilitation de la Belle Vie (7,2M d’€), sachant qu’il reste 1,05 million d’euros à financer pour les micros-crèches et l’entretien courant du patrimoine d’environ 7 millions d’euros. Nous avons adopté en juin 2022 un schéma directeur des modes doux pour l’ensemble de 15 millions d’euros dont un peu plus de 5 millions à la charge de la CCGP qui est réduit pour la période de cette prospective. Ajoutons plus de 800 000 € de concours financier pour la RN57, un projet voulu par l’État que nous devons quand même co-financer, 847 000€ pour l’OPAH […] En déduisant les aides et la TVA, il reste 35,5 millions d’€ avec deux années difficiles, 2024 et 2025 où les restes à charge sont de 11 millions et près de 19 millions pour 2025. Si on fait tout, ça passe mais il ne faut pas d’imprévu. »

 Une analyse pour laquelle Patrick Genre rappellera qu’il s’agit d’une prospective et qu’il appartient aux élus de décider des choix à venir. Le budget sera débattu et voté dans les prochaines semaines.

M.S