Même s’il est dans toutes les têtes et toutes les bouches, le sujet n’en demeurait pas moins inattendu ce jeudi 16 octobre lors du conseil communautaire du Grand Pontarlier. Gérard Voinnet, élu de la minorité de Pontarlier a suggéré un vote de soutien à destination des éleveurs du Doubs, confrontés à la menace de la dermatose nodulaire contagieuse. L’épizootie qui touche les bovins est arrivée dans le Jura le 11 octobre, impliquant des mesures strictes dans un large périmètre couvrant une partie du Doubs. « Je me demande, de façon très improvisée, s’il n’y aurait pas lieu, de façon très symbolique, mais les symboles ont quelques fois de l’importance, à ce que le conseil communautaire vote quelque chose en soutien à la profession, aux paysans qui aujourd’hui sont probablement dans l’angoisse, en tout cas dans une souffrance. C’est aussi un peu l’identité de notre territoire qui risque d’être touché. L’agriculture de montage et l’élevage ont été pendant très longtemps la seule véritable source de richesse pour notre territoire. Ça a façonné nos paysages ».
160 000 bovins en zone de surveillance
Lionel Malfroy, élu pour la commune de Sainte-Colombe et président du Groupement de défense sanitaire (GDS) du Doubs, en a profité pour faire le point sur la situation. « Jusqu’à ce soir (16 octobre, ndlr), on n’a pas de cas dans le département du Doubs. On a un peu la boule au ventre ces jours-ci. Dès qu’il y a un coup de téléphone des services vétérinaires ou de la préfecture, on a toujours un peu d’anxiété ». Trois foyers ont été confirmés à Écleux dans le Jura entre le 11 et le 14 octobre. Annie Genevard s’est d’ailleurs rendue au GAEC de l’Espoir à Chaussenans (Jura) pour assister à une campagne de vaccination (voir notre dossier de la semaine édition du 27 octobre).
Dans le Doubs, Lionel Malfroy rappelle qu’on « a à peu près 160 000 bovins qui sont en zone de surveillance. On se doit de ne faire aucun déplacement. Le tout c’est déjà de vacciner. Jusqu’au 28e jour (d’incubation, ndlr), on n’a pas le droit de commercialiser aucun animal sur chaque exploitation hormis l’abattoir, mais il faut faire des trajets directs exploitation-abattoir en désinfectant tous les camions. Le tout c’est d’espérer qu’on n’ait pas la maladie sur le secteur. Il faut que de notre côté de la profession, il y ait de la rigueur et du respect des règles. Faisons confiance à la science pour contenir cette maladie ».
« On a l’impression de se retrouver en période Covid »
Le président de la CCGP et le vice-président en charge de l’Économie ont réaffirmé leur engagement aux côtés de la profession. « Nous sommes solidaires et nous l’avons par exemple été sur le Super Comice. Ça a été un travail de proximité. On a pris des décisions ensemble, on a suivi la Fédération des Comices. Nous sommes en relation avec eux sur la journée festive agricole (qui a été finalement annulée, ndlr) ». Patrick Genre évoque aussi ses inquiétudes sur les conséquences sur les filières de production « du Comté, du Mont d’Or, sur l’équilibre économique, sur l’abattage. C’est peut-être à ce niveau là qu’on pourra être vigilant et voir ce que l’on peut imaginer ».
Le vote de solidarité et de soutien s’est tenu à l’issue des échanges, pris à l’unanimité. Le sujet est revenu sur la table lors des questions diverses du conseil municipal de Pontarlier le 20 octobre. « On a l’impression de se retrouver en période Covid. Une fois tout cela passé, on regardera tous ensemble pour peut-être prévoir, si les agriculteurs le souhaitent, de fêter un petit peu la libération des cheptels. On les accompagnera. On a conservé le Super Comice pour le 24 octobre 2026. C’est une catastrophe qui n’a pas seulement un aspect sanitaire, mais aussi généalogique, patrimonial et c’est un vrai déchirement pour les agriculteurs malheureusement touchés », souligne l’adjoint à l’Économie.






























