Voilà à quoi ressembleraient nos paysages avec les éoliennes Bel Coster

A Jougne, les habitants ne lâchent rien à propos du projet éolien Bel Coster.  Depuis plus d’une dizaine d’années, nos voisins suisses étudient la possibilité d’installer neuf éoliennes de plus de 200 mètres de haut pour alimenter près de 22 000 ménages. Plus précisément, l’installation est prévue entre le sommet du Suchet et celui du Mont d’Or, pile au-dessus de la tête des Jougnards.

Depuis 2008, les opposants au projet se sont réunis au sein de l’association « Vivre au pied du Mont d’Or ».  Après avoir déposé un recours auprès de la CDAP (cour de droit administratif et publique) pour faire rejeter le projet, l’association a reçu une réponse négative en juillet dernier. Maigre satisfaction, le tribunal a demandé des études approfondies sur les enjeux environnementaux comme l’impact sur la présence de l’aigle royal.

Un second recours prévu

Déterminé, l’association « Vivre au pied du Mont d’Or » a annoncé dimanche 4 septembre sur les réseaux sociaux, avoir l’intention de déposer un nouveau recours, cette fois auprès du tribunal fédéral. Les Jougnards ne sont pas les seuls : avec eux cinq autres associations, françaises comme suisses et certains particuliers. « Pour le côté français, il s’agit bien évidemment de contester le mépris dont font preuve l’Etat de Vaud et le tribunal cantonal envers les habitants français :absence de concertation, refus des autorités politiques et judiciaires vaudoises de venir en France pour appréhender l’ampleur des conséquences d’un tel projet sur la région, mépris de l’avis défavorable du Préfet du Doubs et de l’ensemble des avis négatifs de la population, des élus et des organisations françaises. », explique l’association, qui met en avant d’autres problématiques, comme la Sources des Bonnes Eaux.

Cette dernière alimente la commune en eau potable. Un an auparavant, en octobre 2021, le Spéologue Club Mont D’Or alertait sur les risques de pollution de l’eau avec l’installation d’éoliennes sur le sol karstique du territoire. « L’épisode de sécheresse qui vient d’avoir lieu nous rappelle à quel point l’eau est une ressource fragile et précieuse. Accepter le projet dans ces conditions est totalement déraisonnable. » renchérit l’association. « […] Au demeurant nous considérons que même sans les études complémentaires exigées par la CDAP, cette dernière aurait dû faire prévaloir la protection de la biodiversité, des eaux et du paysage notamment sur celui au développement d’énergies renouvelables d’autant plus quand il s’agit de machines aussi inefficaces que nuisibles et invasives. ». La préfecture du Doubs avait émis un avis défavorable en 2017, sans pour autant stopper l’avancée du projet. La Suisse souhaite sortir du nucléaire d’ici 2040. Alors que la date du projet était prévue pour 2025, les multiples recours repoussent l’échéance. Reste à savoir si cette fois-ci, la justice helvète prendre en considération les demandes des Jougnards.

M.S