Il y a 222 ans, Toussaint Louverture mourrait en captivité au Château de Joux, dans sa « cellule froide et humide », témoigne Louino Volcy, chargé d’affaires à l’ambassade d’Haïti en France. Ce 7 avril, une soixantaine de personnes ont répondu présent pour « rendre hommage à l’universalité de sa pensée et de son combat », poursuit Louino Volcy. Toussaint Louverture est né esclave à Saint-Domingue avant d’être affranchi et de jouer un rôle incontournable dans la révolution haïtienne, qui aboutit à l’indépendance de toute la colonie de Saint-Domingue. Il est cependant emprisonné sous Napoléon et meurt enfermé en 1803. De nombreuses gerbes ont été déposées dans sa cellule, au pied de son buste, par différents élus, représentants de l’Etat français et haïtien. Une minute de silence a été observée.
Haïti, confrontée à une « crise multiforme »
« On a abattu que le tronc de la liberté, mais cet arbre repoussera, ses racines sont nombreuses », affirme le chargé d’affaires. « Toussaint Louverture est le premier d’un panthéon de personnalités contre le colonialisme, l’esclavage, telles que Martin Luther King ou Rosa Parks par exemple. À notre échelle d’élus locaux, nous souhaitions nous engager dans ce soutien », souligne Patrick Genre, président de la CCGP. 222 ans plus tard, « Haïti est confrontée à une crise multiforme. Des milliers d’habitants fuient leurs quartiers à cause de la violence des gangs, mais je suis convaincu d’un vent nouveau sur cette première République noire indépendante. Un pays qui a produit Toussaint Louverture ne peut pas et ne doit pas mourir », conclut Louino Volcy.