Haut-Doubs. Deux semaines de fête du 7e Art à Pontarlier

Pour la troisième fois sous ce format d’un festival unique sur une quinzaine de jours, du 17 octobre au 1er novembre, le Ciné-Club Jacques Becker fait la part belle au cinéma d’animation et braque les projecteurs sur les réalisateurs. Avec toujours la même volonté de favoriser des rencontres.

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« Cette envie de provoquer des rencontres est dans l’ADN de l’événement » explique Patrick Colle

« Nous en sommes cette année aux 84èmes Rencontres Cinématographiques à Pontarlier » se réjouit Patrick Colle, président du Ciné-Club Jacques Becker qui ajoute : « Le format choisi depuis trois ans, d’un Festival sur deux semaines est en voie de pérennisation et permet, comme pour cette nouvelle édition, d’avoir un temps festif avec plus de 80 œuvres au programme, courts et longs métrages ».

Éduquer à l’image

Rappelons que l’association a été créée en 1961 par Pierre et Simone Blondeau, avec déjà pour vocation de partager la passion du cinéma avec la jeunesse locale. « L’objectif était un travail d’éducation à l’image dans une approche militante. Puis le ciné-club a évolué pour s’ouvrir à toute la population, ce qui a permis aussi de faire se rencontrer les gens, plus particulièrement avec des personnes du monde du cinéma » poursuit le président qui évoque le rôle d’acteurs militants d’une culture d’éducation populaire à l’image, mission qui se poursuit : « Nous offrons un perpétuel mouvement de passions, en invitant le public à visionner des œuvres qui interrogent notre société, qui sollicitent nos imaginaires, et ouvrent des parcours originaux pour chacune et chacun d’entre nous ».

Démocratiser le cinéma d’animation n’est pas une mince affaire. En contrepoint des créations grand public des studios internationaux, il acquiert peu à peu ses lettres de noblesse notamment en France où la puissance créatrice en la matière est forte : « L’enjeu de cette quinzaine est d’apprivoiser cette forme d’expression qui aborde des sujets sociétaux importants comme les migrations ou la fin de vie ». Le style documentaire est dans le même cas, trop souvent ignoré ou négligé alors qu’il n’est qu’une manière différente d’interpeler le public et d’ouvrir les esprits.

Des films et des rencontres

Ce cinéma d’animation, en fête au niveau international durant cette période, un cinéma cher aux membres du Ciné-Club sera à l’honneur la première semaine où 5 réalisateurs seront présents pour débattre avec les spectateurs : « Cette envie de provoquer des rencontres est dans l’ADN de l’événement » insiste Patrick Colle, rappelant par ailleurs que la programmation est ouverte aux scolaires en journée. « Former les futurs spectateurs de cinéma passe par ces rendez-vous devant des toiles de 12 mètres sur 4 plutôt que sur des écrans de téléphone ».

Quant à la deuxième semaine, après avoir été consacrée à la Suisse puis à la Belgique lors des deux derniers Festivals, elle aura pour invitée d’honneur l’Allemagne avec là encore 5 réalisateurs invités à faire face au public en présentiel pour débattre de leur création. « Des créateurs pas encore célèbres pour le grand public, mais dont on se dira peut-être dans quelques années quand ils seront en haut de l’affiche, que nous avons été des précurseurs en les recevant à Pontarlier ».

Le président n’oublie pas de préciser que ce Ciné Open 2023 aura toujours également à cœur de garder un œil attentif sur le cinéma au féminin, un certain regard sur la réalisation qui traverse l’ensemble de la programmation.