« Obélix est tombé dans la marmite, moi je suis tombé dans la musique », sourit Vincent Leclère. Aucun de ses parents n’est musicien mais il a réussi à se frayer une place dans la famille des DJ, si bien qu’aujourd’hui, cela fait 40 ans qu’il a mixé pour la première fois. En 1994, il devient professionnel et enchaîne 60 à 70 dates par an, partout en France. Il sort son CD « El Señor de la Noche » en 2010, avant de faire une pause portée par d’autres activités. Sa passion le rappelle constamment. « Ça fait quelques années que j’essaie d’arrêter. J’ai la chance d’avoir un home studio et des platines chez moi. J’ai toujours un appel ». Alors il continue les soirées, aux environs de 10 dates par an aujourd’hui, et partage la scène quelques fois avec un autre DJ, âgé de 11 ans, DJ Balthus, qui commence à se faire un nom à Pontarlier. Les deux se sont par exemple partagés la scène au KLAB, ou dernièrement à la Brasserie de La Poste pour la Fête de la musique.
Balthazar est pris d’une révélation quand il tombe devant une musique électro de David Guetta à la télévision. « Il a toujours eu le sens du rythme », sourit sa maman Séverine. Ce garçon très introverti et discret se révèle lorsqu’il se place derrière les platines. « C’est une belle métamorphose. Je suis vraiment ébahie et ravie de le voir s’épanouir dans quelque chose qui lui plaît ». À seulement 9 ans, il joue place Saint-Bénigne lors du marché de Noël à Pontarlier. Un set initialement prévu à 30 minutes, qui se transforme en 2h de show. Âgé aujourd’hui de 11 ans, Balthazar alias DJ Balthus se crée une place sur la scène pontissalienne mais pas que, puisqu’il commence à se faire connaître en Suisse. Il a travaillé avec plusieurs DJ, tels que DJ Fred Balkayou, Tetra Hydro K, ou désormais Vincent Leclère. « Il y a une transmission. Il écoute ses conseils sur le métier. On a beaucoup à apprendre de quelqu’un qui en vit », assure sa maman, « Balthazar aussi a beaucoup à m’apprendre », poursuit Vincent Leclère.
Une évolution dans les pratiques
« Dès mes 4 ans, je passais mes journées à écouter des disques, je démontais même le tourne disque, car je voulais savoir comment ça fonctionnait. On part de zéro, on écoute une première musique. Nos générations n’ont pas la même expérience de démarrage. Avant, on faisait avec les vinyles, on n’avait aucune info donc on se repérait au casque et à l’oreille. Aujourd’hui, des outils nous aident à mixer », témoigne Vincent Leclère. Une technique d’anciens DJ que Balthazar apprend.
Du haut de ses 11 ans, DJ Balthus a un rêve, mixer lors de festivals et de grands événements. Alors il s’y rend. « Il y a toujours beaucoup d’émotions quand il les voit. Il dit “un jour, je serai à leur place” », témoigne Séverine. « Créer le lien avec la musique électro n’est pas évident dans notre région. Au niveau des DJ, il n’y a pas tant de jeunes que ça par rapport aux anciens. Il y a plein de place », analyse Vincent Leclère. Beaucoup de travail attend Balthazar mais malgré son caractère discret, il n’en est pas moins affirmé. Ses modèles ? Morten, Hypaton, David Guetta. Un style EDM (electro dance music) auquel il ajoute sa propre patte. « J’aime mettre des drops, et mêler les voix », explique le jeune homme. Un travail d’« artiste », estime Vincent Leclère, qui lui se tourne davantage vers l’electro house, le latino et le tribal house. DJ Balthus est actuellement en train de créer ses propres morceaux depuis près d’un an. Un gros projet en cours, qu’il allie parfaitement avec ses cours. Avec un an d’avance, il termine actuellement sa 6e. De son côté, Vincent Leclère travaille sur un nouvel album nommé « Major d’homme », dont le deuxième titre est prévu pour début juillet.
