Haut-Doubs. En attendant septembre, la station de Métabief dresse un premier bilan touristique

Entre nouvelles activités et intempéries régulières, la station de Métabief a accueilli près de 100 000 visiteurs cet été. Le mois de septembre et les derniers jours chauds et ensoleillés devraient permettre de gonfler la fréquentation avant une fermeture provisoire pour préparer la saison hivernale.

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Photo TASM

À 3000 billets près, la station de Métabief aurait retrouvé sa fréquentation de l’an passé sur les mois d’été. « -2% au pré-bilan, c’est plutôt pas mal quand on regarde les aléas subis. Si on a la chance d’avoir des beaux week-ends en septembre, on va compenser et même dépasser la fréquentation. », assure Philippe Alpy, président du Syndicat Mixte du Mont d’Or (SMMO), gestionnaire de la station. Avec près de 100 000 tickets enregistrés sur cette période, les gérants sont partagés. « Les mois de mai et juin ont été fabuleux, c’était l’été avant l’été. La luge d’été marche très fort, la réputation de nos activités à vélo sont aujourd’hui très réputées avec une offre très large et pour tous les niveaux, y compris le nouveau Chill Trail. Ces deux atouts associés au Magic Pass ont boosté l’activité. », analyse l’élu. « Derrière, c’est beaucoup plus contrasté à cause de la météo. En juillet, on a eu trois week-ends gâchés, alors que ce sont des moments essentiels pour tout le monde. En août ce fut l’inverse, la dernière semaine de canicule a freiné les sorties. »

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Unifier les acteurs

Plus largement, la station, l’office du tourisme de Pays du Haut-Doubs et d’autres acteurs poursuivent le développement de cette notion singulière : « faire territoire ». Cette idée qu’un visiteur puisse trouver sur le territoire une offre complète avec du sport, de la culture, de la détente ou encore l’histoire du territoire et son terroir. « Plus largement, la saison est plutôt bonne grâce à un départ très costaud en mai et juin. Pour le reste en 2023 on retrouve un peu des standards de 2019 après deux derniers étés records. Le mois de septembre, c’est un peu la cerise sur le gâteau. Les étrangers sont revenus et nous avons vu beaucoup plus de seniors. », confie Julien Vrignon, directeur de l’office du tourisme. « On a, à l’instar de Métabief, quelques structures qui aspirent les touristes et qui doivent être mieux associées à d’autres acteurs locaux pour faire vivre une expérience unique. Le Haut-Doubs s’étend de Morteau à Mouthe, Levier ou Valdahon. »

Développer et améliorer l’offre touristique est déjà possible avec des acteurs privés tandis qu’au Département, principal financeur du SMMO, l’heure est d’abord à l’économie après un hiver 2022 où la facture énergétique de la station a explosé. « Il faut conforter la qualité de l’offre et les conditions de travail. C’est un développement de l’ombre. On sent une demande culturelle, patrimoniale mais aussi l’envie de sensations fortes. On ne s’est pas trompé avec cette transition, néanmoins ça prend un peu de temps. », glisse Philippe Alpy.

Une telle ambition demande aussi une meilleure offre de mobilités. À l’image du secteur d’Interlaken en Suisse où plusieurs stations font partie du Magic Pass comme Métabief, les mobilités sont souvent gratuites ou à prix réduits pour les touristes qui séjournent. Rejoindre Thoune depuis Brienz est possible à pieds, à vélo ou en bus. Le temps de trajet en train est le même qu’en voiture (1h), tout en étant bien plus confortable. Entre ces deux villes, des dizaines d’activités quatre saisons. Une piste à développer lors du futur conseil national de la Montagne ? Initié en 2021, son plan Avenir Montagnes a connu deux sessions en 2022 et 2023 pour financer des projets et amorcer la transition des stations françaises. Métabief en a profité comme plusieurs autres secteurs du Haut-Doubs et massif Jurassien.