Haut-Doubs. L’avenir s’éclaircit pour le bois scolyté

Face au développement du scolyte dans les forêts, il a fallu trouver des solutions pour que la filière bois écoule une matière première tout à fait apte à servir dans la construction. Des collectivités ont franchi le pas. L’Etat soutient la démarche.

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La halle compte près d'un tiers de bois scolyté.(Photo Département du Doubs)

En 2023, les communes qui utiliseront pour leurs projets du bois scolyté verront leur Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) augmenter de dix points. C’est l’annonce faite par le Sous-Préfet de Pontarlier lors de l’inauguration de la halle sportive couverte à Arc-sous-Cicon. Un coup de pouce de l’état qui rassure à la fois les collectivités, vendeuses de ce type de bois et les entreprises de la filière qui le transforment et le commercialisent. Cette valorisation est d’autant plus la bienvenue que cette crise sanitaire qui touche les forêts n’est sans doute pas près de s’arrêter.

Bien sûr, on réfléchit déjà à planter des espèces plus adaptées, mais il faut aussi compter sur la persistance voire l’aggravation du réchauffement climatique. Or, c’est bien lui qui permet aux scolytes, petits insectes xylophages, de proliférer et de tuer les arbres en les asséchant.

Utilisation sans risques dans la construction

Une situation qui outre des conséquences écologiques a aussi un impact économique avec un effondrement des cours du bois avec un fort impact sur le budget des communes forestières, parfois très dépendantes de ces recettes. L’avenir est donc fait d’incertitudes et d’interrogations pour les collectivités d’une part mais aussi pour les entreprises de la filière bois.

Pourtant, le bois scolyté n’est pas à jeter. Il ne perd en effet ni sa résistance physique, ni ses caractéristiques mécaniques et peut tout à fait être utilisé en tant que matériau de construction.

Plusieurs collectivités du Département se sont ainsi lancées dans la valorisation de ce bois scolyté sur des projets ambitieux, par exemple Doubs pour la réfection d’un réfectoire au groupe scolaire mais aussi la communauté de communes de Montbenoît pour la création d’une halle sportive couverte à Arc-sous-Cicon.

 

ENCADRE

Un choix sans hésitation pour la communauté de communes de Montbenoît

L’une des raisons de la prise de compétence « équipements sportifs » par la communauté de communes de Montbenoît était justement la construction d’une halle sportive couverte permettant d’accueillir des activités toute l’année. C’est désormais chose faite avec cette belle installation inaugurée à Arc-sous-Cicon en présence notamment du Sous-Préfet de Pontarlier et de la Présidente du Conseil Département Christine Bouquin, le Contrat P@C25 ayant permis en partie le financement aux côtés de la Région et de l’Etat. « Dans un premier temps, elle sera utilisée par les clubs de foot locaux et au printemps par le club de hand de Gilley le temps des travaux dans le gymnase occupé habituellement » souligne la présidente Elisabeth Viennet qui précise : « Tout a été prévu pour accueillir d’autres disciplines, en tenant compte des normes nécessaires comme pour le badminton, le volley, le tennis… ». Pour l’élue, le choix du bois a été logique « il figure dans l’ADN du territoire » et de bois scolyté en particulier n’a posé aucun souci. « Nous avons eu en amont connaissance d’études montrant que ses qualités techniques sont les mêmes que tout autre bois donc aucun problème ni esthétique ni structurel. Nous n’avons pas hésité ». 150 m3 des 500 de bois d’œuvre résineux, sapin ou épicéa, qui ont utilisés pour la construction sont atteints par les scolytes. Une décision qui pourrait servir d’exemple à d’autres collectivités.