Haut-Doubs : le Grand Pontarlier part à la recherche de nouveaux employés

Trois ans après sa première édition, le salon de l'emploi du Grand Pontarlier revient, cette fois à l'Espace Pourny, le mercredi 23 mars. Les acteurs de l'emploi dans le Haut-Doubs espèrent trouver de nouveaux travailleurs, de plus en plus rares sur le secteur.

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Photo DR

Où sont les employés dans le Haut-Doubs ? Pour son retour, trois ans après sa première édition, le salon de l’emploi du Grand Pontarlier cherche à obtenir des réponses. Le monde du travail et de l’emploi est attendu à l’espace Pourny le mercredi 23 mars de 10h à 17h.

Ils seront entre 70 et 80 employeurs et formateurs à attendre le public sur place. « Contrairement à la première édition les acteurs pourront échanger entre eux tout au long d’une journée qui s’annonce déjà essentielle. De part mon métier et ma fonction au sein de la commune j’ai vu le besoin urgent d’employés dans tous les domaines. Nous rencontrons régulièrement les entreprises pontissaliennes avec une commission emploi au sein de la CCGP. Refaire un salon de l’emploi est devenu une évidence », glisse Bertrand Guinchard, vice-président en charge du développement à la communauté de communes. Entreprises, centres de formation, Pôle emploi, Agences d’intérim, la mission locale, GRETA, tous ont été invités à réfléchir sur des solutions pour lutter contre cette pénurie de main d’oeuvre.

Le bassin du Haut-Doubs, proche du plein emploi

Avec 5,5% au 3ème trimestre 2021, le taux de chômage est inférieur à celui du Doubs (7,4%) et à celui de la région (6,8%). Il est stable sur le trimestre et diminue de 1,3 point sur un an (contre +0,1 point et -1,3 point au niveau départemental et +0 point et -1,2 point au niveau régional) d’après pôle emploi. « Si on enlève les gens vivant grâce au chômage suisse, les gens en formation, on est en plein emploi. Il faut que l’on s’adresse à un public beaucoup plus large sur une zone géographique beaucoup plus importante pour trouver du monde. » poursuit l’élu.

La faible démographie du bassin d’emploi freine inévitablement l’explosion économique que la bande frontalière connaît depuis de nombreuses années. Le bassin de Pontarlier compte 62 011 habitants au dernier recensement de la population (2018), ce qui représente 11,5% de la population du Doubs. La densité de population (55 hab./km2) est plus faible que la moyenne du département (103 hab./km2) et de la région (59 hab./km2). « C’est un rendez-vous assez classique sans pour autant être un speeddating. On prend le temps de rencontrer tout le monde, que chacun puisse expliquer ses besoins et ses volontés sans être pressé par le temps. Le moindre emploi pourvu est une bonne nouvelle. »

La crise sanitaire pourrait faire bouger les lignes

Le constat fait par Bertrand Guinchard et son équipe après la rencontre des acteurs de l’emploi est clair : tout le monde cherche à recruter. « Les grandes entreprises cherchent aussi bien des DRH que des employés de premier niveau, tous les secteurs galèrent, la restauration, les transports, le BTP… ».

Difficile aussi de faire venir du monde extérieur à la zone géographique, car la Suisse et ses salaires deux à trois fois plus importants, n’est pas très loin. A l’inverse, la crise sanitaire a permis aux frontaliers de relativiser sur un confort de vie qui prime de plus en plus sur le revenus. Revenir en France pour gagner moins oui, mais aussi pour passer plus de temps avec sa famille que sur la route.

Selon Bertrand Guinchard, cette même crise sanitaire a aussi provoqué de nombreux changements au sein des entreprises et des mentalités. « Le management a changé et doit peut-être faire réfléchir les entreprises sur leur méthode de fonctionnement. Beaucoup de salariés se sont aussi lancés de nouvelles formations pour changer de métier ou accroître leur qualité. Ce sont des personnes qui aujourd’hui ne sont pas disponibles sur le marché du travail. Les indicateurs montrent qu’il n’y a pas eu plus d’emplois créés, pas plus de frontaliers, le taux de chômage est très faible, il n’y a pas eu une grosse vague de départ vers Besançon ou ailleurs. Ce sont simplement des gens qui veulent changer de métier avec des moyens colossaux débloqués pour ça. »

Le prix du carburant, l’autre frein inattendu 

Ce mardi 8 mars, la barre des 2€ et mêmes 2,10€ pour un litre de gasoil a été franchie dans certaines stations du Haut-Doubs. Une situation provoquée par la relance de l’activité économique, accentuée par le conflit international actuel. Un argument de plus qui s’ajoute au changement à prendre en compte pour les futurs salariés comme pour les chefs d’entreprises. « Par l’intermédiaire de ce salon de l’emploi de nouvelles pratiques pourront être proposées, c’est aussi un temps d’échange entre professionnels ! », assure le vice-président de la CCGP en charge du développement économique. Il faudra attendre quelques mois ensuite pour connaître les réelles retombées de ce salon de l’emploi, présentées par la CCGP à l’été 2022.

Martin SAUSSARD