Assis au milieu de la salle Pourny, les centaines de participants sont devenus des supporters en ce lundi de Pâques. Il est 19h passé et les quatre finalistes de la 30e édition du championnat de France de tarot trient une dernière fois leurs cartes. En tête, l’inarrêtable Christian Poinsot. Vice-champion de France lors de la précédente édition en 2019, le vésulien attend depuis deux ans pour prendre sa revanche et décrocher le titre national. Tout au long du week-end, le passionné propose de très beaux coups, dépassant même les 3000 points ce dimanche 17 avril. La coupe lui tend les bras avant les 5 dernières donnes de cette finale.
Un champion originaire de Picardie
Avec une avance de plus de 500 points sur ses adversaires du jour, Christian Poinsot gère son avance avant la troisième donne. Tout s’écroule ensuite. Un jeu très moyen, une garde annoncée qui ne passe pas pour deux points et le vésulien craque dans la manche finale. Dans la salle le public oscille entre stupéfaction et admiration de certains choix stratégiques réalisés par les finalistes.
Joannick Bisiaux, 45 ans et originaire de Picardie décroche le graal d’une courte tête. Discret tout au long de la compétition, le champion met d’abord un temps à réaliser son exploit. Il retire ses lunettes et savoure l’instant. « J’ai terminé à la 100e place à Pontarlier la dernière fois mais j’ai fini 4e à Vichy sur un autre mode de jeu, en quadrette. Je pensais que le premier avait trop d’avance avant la dernière manche, j’ai tenté le quitte ou double avec cette garde, sans ça je n’étais pas champion. Je suis très heureux du résultat, ça fait trente ans que je joue avec une bande de copains nous faisons plusieurs tournois. Je suis content de mon jeu ce week-end ! »
Après quatre jours de compétition où 480 joueurs, licenciés et inscrits pour ce championnat étaient en lice, le vainqueur n’était pas le plus attendu pour les experts du jeu. « Sur cette finale, il y avait deux joueurs « référence » et deux autres tout aussi bons mais moins connus, Joannick Bisiaux en faisait partie. Cette victoire démontre tout l’intérêt du tarot et de l’esprit qu’il y a autour. C’est un jeu de loisir, familial, présent chez des millions de français qui jouent en tournoi ou entre amis. On peut être un très bon joueur sans le savoir et finalement faire partie des meilleurs ! Ce mode de jeu en donne libre, c’est le b.a.-ba du tarot, une entrée pour le grand public », explique Patrick Baumgarten, président de la Fédération Française de tarot.
Pontarlier, capitale du tarot
En parallèle, d’autres tournois à destination du grand public étaient organisés, pour devenir un joueur le temps d’un week-end. Des opens nationaux qui ont réunis des milliers de personnes, l’événement total attirant plus de 6000 participants cette année. « C’est un chiffre en baisse comparé aux années précédentes mais ça s’explique par le contexte sanitaire et économique. Nous avons tout de même réussi à retrouver cet événement essentiel dans la vie de Pontarlier, la capitale du tarot et la météo était en plus de ça parfaite. » se réjouit le maire Patrick Genre toujours près d’une table pour observer les joueurs.
La saison de la Fédération se termine en juin avec d’ici là de nombreuses autres finales de tarot dans différentes catégories, comme les triplettes où les quadrettes. De quoi consoler peut-être Christian Poinsot qui reviendra l’an prochain, bien déterminé à cette fois l’emporter sur ses terres.
Martin Saussard