Haut-Doubs. Production de Mont d’Or : « On signerait pour avoir des saisons comme celle-ci tous les ans »

La saison 2025-2026 du célèbre fromage au lait cru a officiellement démarré ce 10 septembre. Après deux saisons compliquées, celle-ci démarre très bien en raison de conditions climatiques favorables durant le printemps et l’été. Trois sujets restent préoccupants : le loup, la dermatose nodulaire et l’image faite au niveau national du lait cru.

39
mont d'Or en boite
Le Mont d'Or est commercialisé depuis le 10 septembre ©Cassandra Tempesta

Le soleil est à peine levé que la bonne odeur du fromage se fait sentir. S’il fait frais ce mercredi 10 septembre, le Mont d’Or est là pour réchauffer les cœurs pour le lancement officiel de la saison 2025-2026. Et après deux années compliquées, tous les feux sont au vert pour entamer une nouvelle saison sereinement. « On a eu des périodes de beau et de pluie au bon moment. La pousse de l’herbe a été continue permettant d’avoir des animaux bien nourris. On signerait pour avoir des saisons comme celle-ci tous les ans », se réjouit Éric Février, président du syndicat interprofessionnel du Mont d’Or. 

weekend gourmand du chat perché Dole

Depuis le 15 août, les dix fromageries, dont un fabricant fermier, ont commencé la production du célèbre fromage au lait cru et ce, jusqu’au 15 mars. Ce dernier sera commercialisé jusqu’au 10 mai. Si le secteur de production se cantonne au Haut-Doubs, de Morteau aux Longevilles Mont d’Or, du Val d’Usiers à la frontière suisse, c’est entre 8 à 10 millions de boîtes qui sont produites chaque année, pour « 30 millions de litres d’amour et 5 500 tonnes de tendresse », estime Sébastien Populaire, président de l’Office de Tourisme du Pays du Haut-Doubs. 

Éric Février, président du syndicat interprofessionnel du Mont d’Or et Sébastien Populaire, président de l’Office du Tourisme du Pays du Haut-Doubs ©Cassandra Tempesta

Le loup, la dermatose nodulaire, l’image du lait cru… certains sujets préoccupent

Malgré tout, trois sujets restent préoccupants pour Éric Février : la présence du loup, la dermatose nodulaire et l’image faite au niveau national du lait cru. « Une quinzaine de bêtes ont été tuées par le loup sur l’axe Jougne / Pontarlier. Psychologiquement c’est très compliqué. On est un peu démuni face à ça. C’est un sujet à travailler car ça peut avoir des conséquences sur un élevage et sur notre petite zone Mont d’Or », indique le président du syndicat interprofessionnel du Mont d’Or. 

Les éleveurs doivent aussi faire face à la dermatose nodulaire contagieuse, une maladie virale transmise par les insectes qui touchent les bovins. Elle est arrivée en France le 29 juin en Savoie. « 250 000 doses de vaccin ont été injectées. Aujourd’hui, la maladie est aux portes du Haut-Doubs, au niveau de Chapelle-des-Bois. C’est un vrai sujet de préoccupation. Elle semble sous contrôle mais il y a des manipulations à respecter. Il n’y a aucun risque pour l’Homme mais ça peut avoir des conséquences dramatiques sur nos fromages en fermant tout un tas de marchés », poursuit Éric Février. Le Mont d’Or doit également redorer l’image faite du lait cru « qui est en danger en France. Le lait cru présente des risques mais également des bénéfices, sauf qu’aujourd’hui, on ne met que les risques en avant. Il faut qu’au niveau de l’État, on travaille sur les bénéfices. Je suis inquiet à très court terme ».

Marion Menut, miss Jura et Jade Cholley, miss Doubs dégustent également les premiers Mont d’Or de la saison ©Cassandra Tempesta

Une prochaine extension de la zone AOP

Les premières traces du Mont d’Or remontent en 1280. 745 ans plus tard, 95 communes font partie de la zone AOC et AOP dont les reconnaissances ont été attribuées respectivement en 1981 et 1996. En découle alors un cahier des charges dont le nouveau devrait être validé le 19 novembre prochain. La zone de production devrait s’étendre au-delà de Maîche, jusqu’au niveau de Goumois pour y intégrer une quarantaine de communes supplémentaires. Le nombre de vaches par exploitation devrait être limité à 50 par Unité de Travail Annuel et les prairies naturelles, dites permanentes, sur la zone devraient représenter 80% de la surface fourragère.