Haut-Doubs. Une nouvelle cyberattaque cible la médecine de ville

Après l’hôpital de Pontarlier, c’est désormais le logiciel Weda qui a été la cible d’une cyberattaque ce lundi 10 novembre. Ce logiciel rassemble les antécédents médicaux des patients et est le plus utilisé par les médecins libéraux, sages-femmes et autres professions paramédicales. Un mode de fonctionnement papier est mis temporairement en place.

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Médecins en consultation
La cyberattaque impacte le logiciel patient Weda qui répertorie les antécédents médicaux ©Photo d'illustration 123RF

C’est une cyberattaque au niveau national, mais pour le secteur de Pontarlier, elle a une résonance particulière. Après l’hôpital de Pontarlier dans la nuit du 18 au 19 octobre, le logiciel Weda, qui rassemble les antécédents médicaux des patients, est visé depuis le lundi 10 novembre. « Par mesure de précaution, la plateforme a été mise en maintenance sécurisée afin d’éviter toute fuite de données. L’équipe Weda confirme que toutes les données sont désormais sécurisées et placées sous surveillance renforcée. Le service ne sera rouvert qu’après une vérification complète par les experts en cybersécurité », explique la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) Entre Doubs et Jura dans un communiqué. Sur ce territoire, « le logiciel est utilisé à 80% par les médecins généralistes, les sages-femmes ainsi que d’autres professions paramédicales. C’est un logiciel indispensable pour chaque professionnel qui l’utilise, d’où l’importance de cette cyberattaque qui paralyse en partie le système de santé pour le moment », détaille Laure Jagiello, directrice de la CPTS.

Retour au format papier

La CPTS Entre Doubs et Jura compte 65 médecins traitants, ayant chacun environ 1500 patients, sans compter les paramédicaux et notamment les sages-femmes. Pratiquement toutes les maisons de santé sont touchées. La cyberattaque n’impacte pas la prise de rendez-vous, mais les patients sont invités à apporter leurs anciennes ordonnances, leurs résultats d’examens ou tout autre document utile, un mode de fonctionnement « dégradé » en format papier ayant été mis en place. « Avec l’Assurance maladie, on a mis des liens informatiques qui permettent d’accéder à des documents utiles comme les ordonnanciers, les accidents du travail, toutes les déclarations à faire qui se font via des liens en dehors de ce dossier-là. Weda est aussi un logiciel de facturation, le risque était qu’il n’y ait plus de paiement des médecins mais plus de remboursement de patients. Cela a été sécurisé et d’autres liens informatiques ont été mis en place », poursuit Laure Jagiello. 

« On peut tout reconstruire »

La fin de cette cyberattaque reste indéterminée, cela peut se traduire en jours, semaines, voire mois, comme c’est le cas pour l’hôpital de Pontarlier. Cela n’empêche pas les équipes de fonctionner. « La richesse se montre encore plus dans les situations de crise. On l’a vécu il y a cinq ans avec la crise Covid où les professionnels de ville et hospitaliers se sont tout de suite coordonnés pour proposer une offre de soins. Là, on est dans le même schéma. L’hôpital a été attaqué il y a un mois. On assistait aux cellules de crise et on essayait d’apporter notre aide. Là c’est pareil. On a un groupe WhatsApp avec tous les médecins qui échangent et qui donnent leurs idées pour essayer de se passer de ce logiciel Weda. On peut tout reconstruire, par contre les antécédents du patient on ne les a plus. Il y a la dynamique des professionnels du territoire, mais l’Assurance maladie a été très réactive, avec l’ARS pour mettre sur place d’autres moyens d’obtenir des documents indispensables ». Pour le CHIHC, les patients qui ont un rendez-vous planifié en 2025 ou 2026 sont invités à contacter le 0805 090 125