Besançon. Inondations à Devecey : un test en milieu naturel pour le Grand Besançon

Début octobre, la commune Devecey s’est retrouvée sous l’eau après de violentes pluies, en particulier dans le quartier des Vernes. Si la situation est enfin prise en charge, il s’agit surtout pour le Grand Besançon, élus et techniciens d’apprendre à gérer des situations amenées à se répéter dans le temps.

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Dans le quartier des Vernes, point bas de Devecey, la situation n’est pas complètement revenue à la normale pour les habitants, après les fortes pluies ayant entrainé des inondations début octobre. Une famille develçoise est toujours logée dans l’un des deux logements d’urgence de la commune « au moins pour quelques mois », confie le maire Gérard Monnien. Les dégâts matériels ont aussi été importants pour d’autres foyers. Paradoxalement l’élu semble néanmoins plus satisfait : cette fois, les services compétents ont décidé de se pencher sur ce problème récurrent, bien que les conséquences n’aient jamais été aussi importantes. « Le ruisseau des Coches prend sa source au niveau de la Dame Blanche et s’écoule sur 400 mètres de dénivelé jusqu’au aux Vernes. En cas de pluies intenses, il déborde très rapidement. », résume l’élu.

Une situation connue depuis « au moins 30 ans » à Devecey pour laquelle Grand Besançon Métropole doit tout reprendre ou presque. « Il y a une zone grise sur ce dossier. On ne sait pas qui doit et peut s’en charger. GBM est responsable de la gestion des eaux pluviales urbaines ou des débordements de cours d’eau, mais ici, le ruisseau est alimenté par un grand bassin versant avec des forêts et parcelles agricoles. Pour apporter des solutions, il faut le maire, GBM, le SMAMBVO et les services de l’État ensemble », confie un membre des services de l’agglomération. Gérard Monnien l’assure, un bassin de rétention a bien failli voir le jour il y a 25 ans, en amont du ruisseau des Coches. « Ça ne s’est pas fait, des riverains craignaient plus de dégâts que de solutions. »

Réduire la vulnérabilité

Comprendre les cours d’eaux pour ensuite vivre avec, plutôt que lutter contre. En modélisant les ruissellements sur la commune, les services de GBM esquissent déjà des premières hypothèses. Pas de « grand soir » pour supprimer les débordements mais un panel d’actions pour minimiser les risques. Installer des haies en bordures de parcelles agricoles pour retenir l’eau, reméandrer pour la ralentir. « Ce qu’il ne faut surtout pas faire c’est un aménagement pour régler le problème en bas et l’aggraver plus haut. », poursuit un technicien. Plusieurs acteurs du dossier s’étonnent néanmoins du récent lotissement construit au bout des Vernes. « En construisant sur ces secteurs, on accentue les vulnérabilités. Ce qu’il se passe à Devecey, c’est aussi ce que l’on voit ailleurs. On avait des connaissances à l’époque et des droits cristallisés qui ne prenaient pas en compte l’intensité des événements naturels provoqués aujourd’hui par le dérèglement climatique. On vit avec un héritage parfois difficile à gérer. »

Hasard du calendrier, les inondations de Devecey sont survenues quelques jours avant l’inauguration de la maison France Services. Élus, sénateurs, députés et préfet étaient sur place, une aubaine pour Gérard Monnien pour « montrer la réalité » du terrain, et l’urgence d’une réponse. « Tous sont très attentifs depuis ».

M.S