Une permanence téléphonique
Depuis le mois de septembre 2023, les potentiels porteurs de projet qui se posent des questions sur la méthanisation, sur son développement et ses enjeux dans la région peuvent composer un numéro unique dédié : 03 45 81 06 30 (numéro accessible les lundis et jeudis après-midi).
Un site internet dédié https://methabfc.fr
Sur ce site, mis en ligne début novembre 2023, les porteurs de projet trouveront toutes les informations utiles sur la méthanisation (sites ressources, aides régionales, rapports d’études…). Le site sera également le lieu de rendez-vous incontournable de cette filière d’avenir en énergie renouvelable.
Pour lancer concrètement ce soutien actif, le site propose un webinaire de présentation de l’animation régionale autour de la méthanisation. Il aura lieu le 7 décembre prochain de 13h à 14h30.
Une adresse mail est disponible à contact@methabfc.fr
La méthanisation en question
La méthanisation est un processus naturel biologique de fermentation de la matière organique (animale ou végétale), permettant la production de biogaz, utilisé pour obtenir de l’électricité ou du gaz en injection. Le dispositif permet aussi de capter et de valoriser le méthane produit lors de la décomposition de la matière organique en produisant un engrais (digestat) en remplacement des engrais de synthèse.
La Région et l’ADEME, dans le cadre du CPER (Contrat de Plan Etat-Région), accompagnent les investissements de méthanisation agricole (biomasse végétale, fumier, lisier, résidus de cultures…) mais également territoriale (compostage urbain et déchets organiques des collectivités, boues des stations d’épuration…) et industrielle (bio déchets des industries agroalimentaires, de la restauration collective…).
Une solution écologique qui ne fait pas l’unanimité
Pour le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, « l’objectif est d’accélérer le déploiement de toutes les énergies renouvelables sur l’ensemble du territoire ».
Cette volonté affichée se heurte toutefois aux réticences des populations et de certains acteurs de terrain, du fait des conséquences parfois négatives. Si les digestats issus de la méthanisation sont une matière digérée peu odorante, en comparaison au fumier ou au lisier, des précautions doivent être prises dans leur utilisation. En substitut aux engrais de synthèse, ils sont riches en éléments nutritifs (azote, phosphore et potassium) essentiels pour la croissance des plantes.
En Bretagne en particulier, terre d’élevage, des associations comme le Collectif National Vigilance Méthanisation Canal Historique (CNVMCH) mettent en garde sur un procédé qui n’élimine pas toutes les bactéries. Certaines, très volatiles, peuvent contaminer des bovins. Ce collectif craint également que la méthanisation ne profite qu’aux grosses exploitations agricoles « ils ont les reins solides pour se lancer dans cette diversification » souligne Jean-Pierre Le Lan, ingénieur référent du collectif.
Être agriculteur ou producteur d’énergie
Les opposants au développement de la méthanisation craignent que les agriculteurs cultivent pour la méthanisation et non pour l’alimentation humaine ou animale. La revente de l’électricité produite est beaucoup plus rentable que les marges dégagées par l’agriculture ou l’élevage.
En 2021, les 1 000 unités de méthanisation en France ont produit 4,3 TWh. La consommation de gaz est de 474 TWh. Tout le gaz produit par méthanisation représente moins de 1% de la consommation de gaz.
La Région Bourgogne Franche-Comté et l’ADEME soulignent par contre que la méthanisation peut contribuer à autonomiser les territoires d’un point de vue énergétique, si elle s’appuie sur des pratiques agricoles vertueuses. « Dans une démarche d’économie circulaire, la méthanisation doit rester une activité complémentaire au système de production, en ne détournant pas des ressources destinées à la consommation animale ou humaine » !…Un vœu pieux ?