La porte Noire, qui n’est ni une porte, ni noire, est un des monuments emblématiques de Besançon. En réalité, il s’agit d’un arc de triomphe gallo-romain, construit sous l’empereur Marc Aurèle, vers 175. Autrefois, l’édifice était indépendant, là où il est aujourd’hui pris en tenaille par d’autres constructions.

Un riche décor sculpté

Son riche décor sculpté nous renseigne sur cette époque reculée. Des scènes historiques (des conflits armés) et mythologiques sont visibles. L’occasion de montrer aux Séquanes la puissance de l’armée romaine sur ses ennemis, et de son empereur. La Séquanie (recoupant très grossièrement la Franche-Comté) venait effectivement de connaître une période difficile. Malheureusement, le temps fit son œuvre et une partie du message de cet arc de triomphe est aujourd’hui illisible. La qualité de la pierre utilisée y est pour quelque chose.

Recyclage d’un arc de triomphe

Au début du Moyen Âge, Besançon connut une période compliquée : les guerres étant nombreuses. La population se réfugia derrière des fortifications du côté de l’actuel mont Saint-Étienne (celui où se trouve la Citadelle). Cet arc de triomphe devint ainsi une porte fortifiée. Des incendies et l’œuvre du temps firent de cette porte ; la porte Noire.
Un édifice de plus de 16 mètres de hauteur classé très tôt au titre des monuments historiques (1840). Il y a une dizaine d’années, à la suite d’une campagne de restauration, elle perdit sa noirceur.