Doubs. La sécurité routière, une bonne résolution pour tous en 2025

Une large opération de gendarmerie s’est déroulée le 3 janvier sur le territoire de Saint-Vit. Contrôles des véhicules et de vitesse, l’opération se voulait autant pédagogique que répressive.

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Rémi Bastille Préfet du Doubs, Lionel James Colonel commandant la gendarmerie du Doubs et Étienne Manteaux Procureur de la République de Besançon, étaient sur le terrain à Saint Vit le 3 janvier 2025 pour superviser une vaste opération de sécurité routière ©YQ
Accidentologie en baisse dans le Doubs en 2024

Le Préfet Rémi Bastille, Lionel James, colonel commandant de la gendarmerie du Doubs et Étienne Manteaux, procureur de la République de Besançon ont présenté les principales données de sécurité routière du département.

359 accidents corporels ont été comptabilisés en 2024, en baisse de 4,77% par rapport à 2023

« Les chiffres sont globalement stables avec une légère baisse des blessés hospitalisés » a souligné le Préfet. Les services de gendarmerie et de police ont recensé 484 blessés et 26 tués sur les routes du Doubs en 2024. Une année marquée par plusieurs accidents mortels sur le mois de septembre (4 morts dans un accident à Saône et un mort victime d’un chauffard à la Vrine). 7 personnes ont perdu la vie en agglomération, en particulier des piétons et cyclistes. Les accidents mortels dans la ruralité sont la conséquence d’une vitesse excessive et dans 20% des cas d’un abus de consommation d’alcool.

Le Colonel James insiste sur « les conséquences d’une vitesse inadaptée » : conditions climatiques, mauvais entretien du véhicule, mauvais éclairage sont autant de causes d’accidents souvent très graves.

Les jeunes impliqués dans 40% des accidents

Une attention particulière est portée toute l’année par les gendarmes auprès des jeunes conducteurs qui accumulent inexpérience de la route, vitesse et consommation d’alcool ou de stupéfiants.

30 000 contraventions en 2024

Les gendarmes du Doubs ont établi plus de contraventions sur les routes du département. La présence des militaires est mieux ciblée sur les zones accidentogènes. « Il est inexact de prétendre que les gendarmes ont été remplacés par les radars fixes, bien au contraire puisque le nombre de contraventions établies sur la route a encore augmenté » souligne Lionel James.

Un effort collectif depuis 50 ans  

« Le milieu des années 70 a été marqué par deux grandes ruptures en matière de sécurité routière : l’obligation du port de la ceinture de sécurité et les limitations de vitesse. En 1972, au plus haut pic de la mortalité routière en France, on recensait 170 morts dans le département du Doubs. Il reste que 26 tués sur la route, c’est encore trop » ajoute Rémi Bastille. « Il faut imaginer un gendarme qui se présente au domicile au petit matin pour annoncer le décès d’un fils, d’une fille, d’un mari…c’est un traumatisme à vie pour les proches ! » confirme Lionel James.

Tolérance zéro

Pour tenter de réduire encore les ravages de l’insécurité routière, les forces de l’ordre mais également les magistrats n’ont pas la main qui tremble. Étienne Manteaux, le procureur de la République le confirme. « Les poursuites pénales sont systématiques en matière de délinquance routière ainsi que les ordonnances pénales signifiées aux automobilistes au cours d’une audience où alternent des témoignages, de la pédagogie, afin que chaque personne puisse être bien consciente des conséquences éventuelles de sa conduite ».

Depuis 2004, le permis blanc n’existe plus. Tout juste est-il possible pour les primo-délinquants routiers d’une suspension de quelques mois du permis de conduire n’ayant pas forcément de répercussion sur l’activité professionnelle. La Justice va maintenant bien au-delà, « la confiscation du véhicule devient automatique en matière de délinquance routière en cas de récidive légale (alcool, stupéfiants, grand excès de vitesse) et prononce plus souvent une annulation pure et simple du permis de conduire » ajoute Étienne Manteaux.

Pour autant, le Préfet, le Procureur et le Colonel de gendarmerie demeurent relativement optimistes « Notre pays a tendance à l’autoflagellation. Mais la très grande majorité des usagers de la route respectent les réglementations et les forces de l’ordre ».

En ce début de nouvelle année, il serait bon de rappeler que les accidents de la route n’arrivent pas qu’aux autres : l’excès d’une soirée, l’inattention d’une seconde, la réponse à un SMS et ce sont des vies qui basculent dans l’horreur. C’est le moment d’une bonne résolution, celle de faire attention au volant chaque jour.

Yves Quemeneur