Dès son avant-propos, Jean-Marie Robbe rappelle la petitesse de l’Homme par rapport à la nature que pourtant, il a toujours voulu dompter et apprivoiser. C’est notamment le cas avec le Doubs « rivière fragile à l’histoire complexe » souligne l’auteur, un cours d’eau qui depuis près de deux siècles a inspiré nombre de projets plus ou moins réalistes. « Certains sont surprenants toujours par leur ampleur, souvent par leur ambition, parfois par leur utopie » poursuit-il, avec toujours le souhait d’optimiser la production de force motrice mécanique ou de produire de l’électricité. Il montre à quel point, de Mouthe à Goumois, l’eau n’a pas fait tourner les roues et les turbines mais aussi les têtes.
Si le barrage du Châtelot a bien été construit, d’autres comme ceux envisagés en aval du Saut-du-Doubs n’ont pas vu le jour : « Il Un projet voulait remonter le niveau des eaux de 5 mètres dans les Bassins et donc noyer la vallée de Morteau, tout cela pour alimenter une centrale électrique ». De même, il a été question de relever le niveau des lacs de Saint-Point et de Remoray de 7,5 m en 1905 et précipiter les eaux dans la vallée de la Loue ! Autre dossier resté dans les tiroirs, celui d’un ingénieur suisse qui voulait vider les bassins du Doubs pendant trois ans pour boucher les failles qui jalonnent le lit de la rivière. Des travaux en ce sens ont été menée en 2000, sans succès, et font encore partie des discussions puisqu’un projet voudrait encore aujourd’hui colmater ces fuites avec du géotextile donc du plastique. Le Doubs continue en effet de susciter nombre d’interrogations. « Ce livre, à la lumière de l’histoire, propose d’approfondir la connaissance de notre milieu et apporte des éléments pour alimenter la réflexion ».