Grand Besançon. « Une bonne attractivité du territoire » pour Anne Vignot, malgré « l’économie punitive »

Le 25 août 2025, Anne Vignot Présidente de Grand Besançon Métropole, faisait le point sur la rentrée économique de la métropole bisontine, accueillie dans les locaux de la technopole Temis par son directeur Bruno Favier.

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Stéphane Baudin Directeur adjoint de l'économie de GBM, Anne Vignot Présidente de Grand Besançon Métropole et Bruno Favier Directeur de la Technopole Temis
Stéphane Baudin Directeur adjoint de l'économie de GBM, Anne Vignot Présidente de Grand Besançon Métropole et Bruno Favier Directeur de la Technopole Temis, lors de la conférence de presse du 25 août 2025 sur la rentrée économique ©YQ

La Présidente de GBM a insisté sur « le danger majeur pour les collectivités locales du Projet de Loi de Finances 2026 » présenté par le Premier Ministre. Elle y voit « une vision économique punitive » notamment par la réduction drastique des budgets de fonctionnement. « Pour notre agglomération, cela pourrait entraîner la perte de 5400 emplois dans l’économie sociale et solidaire et dans la vie associative sportive et culturelle ».


À quelques jours d’un vote de confiance au gouvernement (le 8 septembre) et d’une journée de blocage (le 10 septembre), Anne Vignot profite de la rentrée économique pour préparer ses armes en vue de la prochaine élection municipale.

Quel impact localement dans ce contexte de choix politique ?

Anne Vignot a repris les propos de Patrick Genre, le président de l’Association des Maires du Doubs « Je n’ai jamais connu un mandat aussi exceptionnel ». Le Maire de Pontarlier faisait référence à la crise sanitaire 2000-2002 bien sûr, mais également aux bouleversements géopolitiques actuels qui affectent les économies locales.

La Présidente de GBM ne craint pas non plus de citer les propos de Patrick Martin, le Président du MEDEF : « nous devons tenir le cap de l’engagement de l’accord de Paris et conscientiser la problématique du changement climatique ».

Quelle politique économique pour Grand Besançon ?

Anne Vignot n’a pas listé un inventaire des mesures qu’elle entend prendre en matière économique si le printemps 2026 lui était favorable. Elle laisse ce moment au débat politique.

Pourtant, elle évoque PIB, Emploi et Pouvoir d’Achat surtout par le biais de « la consommation, principal moteur de la croissance ». L’investissement ne trouve grâce à ses yeux qu’au travers des engagements publics (urbanisme, logement, voirie, investissements dans la transition écologique) : « GBM est un facteur important de la croissance économique. L’investissement public est passé de 71 M€ en 2021 à 104 M€ en 2024 ».

Grand Besançon, un écosystème résilient

« Le bassin d’emploi de Grand Besançon fonctionne bien, moins dépendant d’un monopole d’activité ».  L’INSEE estime à 100 000 le nombre d’emplois sur le bassin de Grand Besançon (périmètre au-delà de la seule agglomération). On y compte 6 800 établissements générant 650 millions d’euros de masse salariale (en 2024).

La Présidente-Maire de Besançon aime à rappeler que cet écosystème repose sur l’alliance d’un enseignement supérieur de grande qualité, des laboratoires de recherche publics et privés reconnus internationalement et un tissu d’entreprises innovantes. Les défaillances d’entreprises restent contenues (664 en 2024 contre 591 en 2020). Les chiffres ne précisent pas la part de plans de sauvegarde, de redressements judiciaires et de liquidations. Les informations issues du monde bancaire, des tribunaux de commerce ou de la Banque de France montrent toutefois une augmentation significative des liquidations judiciaires.

L’emploi reste bien orienté

« Les entreprises du territoire peinent à recruter » ajoute Anne Vignot. Elles sont confrontées à une réduction régulière du taux de chômage qui atteint aujourd’hui 6,10%. Toutefois, les chiffres sont très disparates entre les quartiers dits difficiles (Planoise, Palente…) où le chômage est plus important et des zones de « plein emploi » en périphérie notamment sur le premier plateau. La maire de Besançon a souligné « le très bon travail du département du Doubs en matière d’insertion ». Elle cite également les contrats de ville, la cité de l’emploi et l’accompagnement de BGE.

Les zones d’activités (sujets à polémiques lors des récents conseils communautaires) poursuivent leur développement surtout endogène, qu’il s’agisse d’entreprises industrielles ou de sociétés de service et d’artisanat. La boucle SEDIA offre de multiples solutions d’aménagement et de financement de projets dans une dynamique public/privé.

L’attractivité du territoire, c’est enfin une agriculture prospère, une filière bois dynamique et le développement du tourisme, s’appuyant en autres sur le réseau Vauban. Le commerce de proximité résiste malgré une mutation considérable d’un secteur qui accumule les fermetures. Mais les commerçants sont eux aussi, résilients à l’image de la capitale comtoise.

Ni bilan des années écoulées, ni projets pour les années à venir, Anne Vignot a souhaité occuper le terrain de l’économie dès la rentrée. On aura noté l’absence de Nicolas Bodin, vice-président de GBM en charge de l’économie, officiellement souffrant.

Yves Quemeneur