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Comment abordez-vous cette nouvelle élection par rapport à 2017 ?

Mon enthousiasme pour cette fonction est intact. J’ai pour mon territoire un attachement profond, la volonté de le défendre et d’apporter ma contribution à son développement. J’y vais avec trois mots clés : proximité, confiance et expérience. J’ai reçu en moyenne dans mes permanences une personne tous les deux jours depuis cinq ans. J’ai aussi assisté à une manifestation en moyenne tous les trois jours. Notre pays souffre de ce manque de proximité entre les élus et la population.

C’est d’ailleurs le rôle que vous aviez pendant la campagne présidentielle de Valérie Pécresse…

C’est une autre page qui s’ouvre avec les législatives. Le Président est élu, c’est celui de tous les Français.

Mais par rapport à ce résultat, dans l’esprit des électeurs, vous ne pensez pas qu’être une candidate LR peut avoir un effet « ricochet » pour les élections de juin ?

Aux législatives, on vote beaucoup pour une personne. C’est une élection à dimension nationale et locale, comme le mandat d’ailleurs. Il y a un autre enjeu, une autre logique, ces élections sont toutes aussi importantes. Ce n’est pas un troisième tour. Il ne s’agit pas de se venger d’une élection avec laquelle nous ne serions pas d’accord. C’est l’indépendance des pouvoirs. Utiliser le terme troisième tour signifierait prolonger une élection qui est terminée. Le pouvoir du Président de la République doit être contrebalancé avec le pouvoir législatif. Je refuse l’idée de parti unique, il faut que la Droite et le Centre existent.

Plus que Les Républicains, c’est Annie Genevard qui se présente ?

La dimension personnelle va au-delà de l’étiquette politique. Dans les soutiens que j’ai déjà engrangés, une centaine d’élus sont de bords politiques différents et beaucoup n’ont pas d’étiquette, c’est un soutien à ma personne compte tenu du travail effectué. C’est une reconnaissance, ça m’encourage. J’ai toujours équilibré mon temps pour assurer une présence sur le terrain.

Vous n’avez jamais voulu plus de responsabilités au sein du parti ?

Je ne suis pas avide de responsabilités, elles sont presque toujours venues à moi. Je les ai assumées car je suis une femme qui ne se dérobe pas à ses responsabilités mais je ne suis pas en quête « effrénée ». Je suis devenue vice-présidente à l’Assemblée Nationale à la surprise de tous, j’ai convaincu le président de l’Assemblée de réserver la première vice-présidence à un groupe d’opposition.

Ce soutien de la part d’élus locaux était déjà survenu en 2017. A l’époque Philippe Alpy en faisait partie, après avoir été recalé par LREM. Comment percevez-vous cette nouvelle position et le fait de possiblement vous retrouver en duel face à lui ?

J’ai toujours eu des candidats de droite face à moi. En 2012 puis en 2017, c’était déjà le cas ce n’est pas une situation nouvelle. Philippe Alpy nourrit depuis très longtemps l’envie d’être un élu national. Je n’ai pas pour habitude de commenter les candidatures concurrentes. Je veux une campagne propre et respectueuse, j’espère qu’il en sera de même pour mes adversaires.

Ça veut dire quoi « faire campagne » dans une période relativement courte ?

Je ne vais plus ou presque à Paris et durant ces quelques semaines, c’est du 100% terrain. Je visite les 167 communes de ma circonscription, c’est une forme de respect. Il y aura également 12 réunions publiques.

Quels sont les futurs gros chantiers de la circonscription ?

La santé et l’accès aux soins d’abord. J’ai une très grande attention portée aux agriculteurs et au monde forestier qui sont des secteurs essentiels de notre territoire. Il faut un soutien aux élus locaux, aux associations et entreprises. Le manque de main d’œuvre est un vrai problème. Dans le Plan de Relance initial, lorsque j’ai vu que les entreprises de Montbéliard et Besançon raflaient tout, je suis montée au créneau pour que les nôtres soient considérées. Nous avons obtenu gain de cause. Pour le plan Avenir Montagnes Investissement, plusieurs établissements de la 5e circonscription ont été servis, ce sont des dossiers que j’ai négocié directement avec le ministre. C’est un travail de relais auprès du gouvernement sur des dossiers structurants. Il y a aussi un souci de parler à tous les âges et notamment les seniors assez maltraités pendant ce mandat avec l’augmentation de la CSG par exemple.

C’est la tranche d’âge qui a pourtant le plus voté pour Emmanuel Macron lors des élections présidentielles…

Un député est là pour éviter les clientèles. Si on segmente l’électorat en petites tranches, on ne fait pas une nation. Nous sommes sur un territoire où il y a les frontaliers d’une part mais aussi toute la population qui vit et travaille en France, dont les revenus sont proportionnellement plus faibles. En fin de mandature, j’ai fait une proposition pour étudier une prime « Vie chère » sur le Haut-Doubs comme elle existe déjà en Ile-de-France par exemple, pour qu’il y ait une forme de compensation. Un dossier dont j’aimerais poursuivre la défense sur la prochaine mandature.

Martin SAUSSARD