L’endométriose touche 1 femme sur 10 en France. Elle se caractérise par la présence de tissus semblables à la muqueuse utérine. Ces tissus se développent en dehors de la cavité utérine. Au terme du cycle menstruel, l’endomètre est éliminé (les règles). Pour les femmes souffrant d’endométriose, les cellules, au lieu d’être expulsées, vont coloniser d’autres organes comme l’intestin, la vessie, les uretères ou même le diaphragme.
Une maladie chronique et incurable
Les lésions peuvent être localisées sur le péritoine en particulier. Elles peuvent provoquer la présence de kyste sur les ovaires. Les lésions plus importantes peuvent infiltrer les autres organes (vessie, intestin foie…). Au-delà, elles touchent la région thoracique ou le diaphragme.
« Il n’est pas normal d’avoir mal pendant ses règles »
Marion Diaz insiste sur ce point. Il reste encore ancré dans l’inconscient humain l’idée qu’une femme doit souffrir : au moment de l’accouchement ou bien chaque mois lors des règles. Dans les 3 religions du Livre (juive, chrétienne et musulmane), « En conséquence du péché originel, Dieu dit à la femme : je multiplierai tes souffrances, et spécialement celles de ta grossesse ; tu enfanteras des fils dans la douleur » (Genèse 3,16).
Aussi, s’agissant des cycles menstruels, trop de jeunes femmes pensent que les règles douloureuses sont…la règle !
Un diagnostic long et compliqué
Il faut environ 7 à 10 ans pour diagnostiquer une endométriose. Une adolescente qui souffre de douleurs lors de ses règles, va prioritairement s’orienter vers son généraliste qui lui prescrira des antalgiques. Il est impératif de mieux motiver les généralistes aux maladies « féminines » et notamment à déceler les possibles cas d’endométriose. Une IRM prescrite confirmera le diagnostic.
Pour autant, les jeunes filles doivent consulter quand les douleurs sont intenses au cours des règles, accompagnées d’une fatigue chronique, voire de troubles digestifs ou urinaires.
Relations sexuelles consenties ?
Une femme souffrant d’endométriose peut avoir des douleurs insupportables pendant les rapports sexuels. La maladie non diagnostiquée ne doit pas altérer la relation de couple. Au contraire, le compagnon devrait accompagner son amie dans le dépistage de la maladie…et jamais, vraiment jamais, abuser d’une femme qui souffre !
Sur cet aspect, lors du parcours de soins (pour les femmes diagnostiquées) au CHU Jean-Minjoz à Besançon, l’hôpital de jour propose tous les jeudis des consultations avec des équipes soignantes pluridisciplinaires dont une sexologue.
Quels traitements pour soigner
L’endométriose est une maladie chronique incurable. Il n’existe donc pas à ce jour de traitement pour guérir cette maladie. Le diagnostic le plus précoce est donc primordial pour en atténuer les effets à long terme.
Il s’agit d’éviter la progression de la maladie et de réduire les douleurs pour offrir aux patientes une qualité de vie compatible avec l’activité personnelle et professionnelle. Plusieurs traitements sont possibles.
« Tu n’as pas besoin d’un gynéco » reste trop souvent la réponse à une jeune fille qui souffre de règles douloureuses. Si justement !
Yves Quemeneur
+ d’infos : Endofahm (Association locale de patientes atteintes d’endométriose) endofahm@gmail.com