Doubs. Comment les clubs alpins s’adaptent au réchauffement climatique ?

À l'approche de la saison hivernale, Jean-Michel Lornet, membre du comité départemental des clubs alpins du Doubs et du club de Besançon, revient sur les activités variées des sept clubs d'alpinisme locaux et des défis que posent le réchauffement climatique. Il annonce une conférence avec le célèbre alpiniste, Paulo Grobel, le 26 novembre prochain à Valdahon.

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Quelles activités sont proposées au sein des clubs alpins du Doubs ?

Un large panel : ski alpin, ski de randonnée, randonnée pédestre, alpinisme, canyoning, l’escalade, etc. Nous accueillons tous ceux qui veulent pratiquer des sports de montagne. Notre objectif est de guider chaque membre vers un niveau où il devient autonome, capable de partir en excursion sans assistance. Nos activités se déclinent en deux volets principaux. Les sorties collectives, qui visent à élever le niveau de pratique. Et les formations, sous forme de stage où on apprend un certain nombre de notions de façon plus théorique. Les deux se complètent et permettent, in fine, d’obtenir de l’autonomie. Toutes les activités d’un club sont ouvertes à l’ensemble de ses membres, cela est surtout pris en charge par le coût des licences. On a quelques subventions de la Région, de l’ONS et du département. Mais je vous avoue, cela demande un long travail.

Qui sont les éducateurs de ces structures ?

Chez nous, les éducateurs sont appelés des « initiateurs ». Dans les clubs du Doubs, nous n’avons pas de professionnels, mais des bénévoles formés au sein même des clubs. Ils reçoivent un diplôme fédéral après une formation et une validation par un jury de la fédération. Ils portent bien leur nom, dans le sens où ce sont eux qui font vivre les clubs alpins, en proposant des sorties dans leurs spécialités, et ce, de façon libre. Sans eux on n’existe plus.

Vos activités sont-elles accessibles aux personnes souffrant de handicap ?

Oui en effet, toutes les personnes porteuses de handicaps physique ou mentaux, peuvent venir exercer. Soit on inscrit au bulletin une sortie qui soit suffisamment accessible pour que tout le monde puisse y participer. Ou alors on emmène du matériel spécialisé, pour une séance réservée aux handicaps, comme cela se fait au club du Hauts-Doubs. C’est normal, on se doit d’accueillir tous les publics, y compris les enfants, les personnes âgées, et bien sûr, les personnes en situation de handicap.

Le manque de neige impacte vos activités, comment vous adaptez-vous ? Quelle est votre sentiment sur la situation régionale ?

Bien sûr que c’est un sujet logé en permanence dans nos esprits au sein du comité et dans tous les clubs du Doubs. D’abord il faut qu’on agisse à notre échelle en repensant nos déplacements, à Besançon on a bien conscience qu’on est parfois loin des massifs. Le but serait d’y aller le moins souvent possible mais en maximisant le temps passé sur place. Au sujet des effets, évidemment ils sont pénibles mais il faut s’y adapter. On n’a pas le choix, il faut aller chercher la neige là où on en a, donc plus haut. Il y a quelques années, par exemple, nous avons changé notre destination pour Métabief, faute de neige à Arc-sous-Cicon. Sinon il faut se dire : à cet endroit-là, hier, il y avait de la neige mais aujourd’hui on y fait autre chose. On est multiformes, c’est l’avantage. Malheureusement c’est certain, les doubistes vont voir leurs pratiques changer au même rythme que le climat. D’ailleurs, il n’y a pas de décision prise d’abandonner Métabief en tant que destination, sous prétexte qu’on y trouve plus ou moins de neige. Et puis de toute manière on continuera d’y aller coûte que coûte, c’est chez nous, et on y est trop attachés !

Malgré cela vous préparez une conférence le 26 novembre ?

Oui, avec le comité, nous organisons une conférence le 26 novembre à 20h, à la salle Courbet, près de la mairie de Valdahon. Elle est ouverte à tous (prix d’entrée 4€, ndlr). Chaque année, nous tenons une conférence sur les activités hivernales en montagne, car il est important de sensibiliser les pratiquants à la sécurité en milieu enneigé. Cette fois, Paulo Grobel, alpiniste de renommée internationale, partagera sa vision de la préparation d’une sortie. Il abordera des aspects comme la météo, la nivologie, le vent et l’itinéraire, dans une optique de prévention des avalanches. C’est prouvé, dans 90% des cas l’avalanche est déclenchée par le skieur. Ce qui veut bien dire qu’elles ne sont pas inexorables. Paulo Grobel nous parlera aussi de l’importance d’évaluer les caractéristiques et l’état de forme des membres du groupe.