Est-ce une première pour vous à Besançon et autour ?
Je suis déjà venu dans le coin, à Dijon ça passe ?
Si vous commencez l’interview en assimilant Besançon à Dijon, vous risquez de vous faire des ennemis ici…
(Rires) Oublions Dijon ! De mémoire, je ne crois pas être venu ici mais c’est justement une bonne nouvelle car je vais pouvoir visiter une nouvelle ville qui a en plus une histoire électro importante et diversifiée !
Le festival Ebulli’son s’agrandit mais reste un événement à taille humaine, au cœur d’un village. Comment un DJ connu dans le monde entier, qui a vécu les grandes heures de la French Touch, prépare un rendez-vous pareil ?
J’adore mixer partout, c’est tout l’intérêt de notre métier. Diffuser nos morceaux partager le plaisir que l’on a, jouer dans des salles minuscules ou énormes, peu m’importe. Je n’ai pas vraiment de délire spécifique mais j’adore jouer partout, je me suis retrouvé dans des festivals de hardcore gabber (NDLR : musique électro extrême), c’était génial. Le public rentre toujours dans le délire et Ebulli’son me convient vraiment !
Vous étiez musicien avant de devenir DJ, à quand remonte le début de The Supermen Lovers ?
J’ai gagné mes premiers sous dans la musique en étant pianiste, c’était en 1994. J’avais 19 ans, j’ai arrêté la fac pour me lancer plus sérieusement dans la musique et monter mon label.
Vous êtes aujourd’hui l’un des DJ réputés de ce qu’on appelle la « French Touch », cette génération de DJ qui a fait naître un nouveau style de musique. À vos côtés on cite souvent les Daft Punk, Stardust, Bob Sinclar, Modjo, Etienne de Crécy… Comment ne pas se la péter quand on fait partie de ce mouvement ?
Ce n’est pas vous qui décidez de faire partie de ce mouvement c’est le public (rires). C’est plutôt une sorte de capsule temporelle, je faisais ce style de musique en même temps qu’eux à cette époque et ça a marché car les gens recherchaient vraiment ces sons-là. On a quelques différences avec d’autres artistes, dans le sens où beaucoup de DJ venaient déjà d’une scène électro bien hard. Moi j’étais pianiste, je venais d’une vague un peu plus « musicienne », comme Modjo.
Comment expliquez-vous cette explosion pour votre titre Starlight (2001) ?
Je crois que je suis arrivé au bon moment, au bon endroit… Ce n’était pas voulu du tout. Le public raffolait à l’époque de house music et des gimmicks comme Music Sounds Better With You de Stardust ou Lady de Modjo. Les radios étaient à l’affût du moindre son et quand je sors Starlight, c’est le premier morceau en couplet-refrain classique dans ce style. Donc le format correspondait aussi à l’industrie de la musique. Le succès international s’explique aussi par ça.
Comment expliquez-vous alors qu’aucun autre de vos morceaux n’ait depuis réussi à atteindre le même succès ?
C’est un grand mystère (rires) ! Je ne me pose jamais la question, elle n’est pas utile car Starlight était vraiment spontané, sans calcul, c’était avec le cœur et rien d’autre. Un tube, c’est quelque chose de spécial qui n’arrive parfois jamais. J’ai la chance d’en avoir un et j’adore le jouer et le rejouer ! Voir le public adhérer et en redemander, c’est la meilleure chose à vivre. Après si un nouveau tube arrive, on refera la fête !
À l’occasion des 25 ans du morceau, le groupe One Republic a repris Starlight pour ressortir une nouvelle version, avec quelle ambition ?
J’étais très heureux de travailler avec cet immense groupe et cette nouvelle version va annoncer mon prochain album, prévu pour mars 2026. Il n’y aura que des nouveaux sons, on sera très proche de l’ambiance dans laquelle j’étais au moment de créer Starlight. C’est le premier album où je partage toute la composition avec plein d’artistes. Il s’est passé des moments très sympas et notre job, c’est de capturer cette atmosphère pour la transposer dans nos morceaux.