Besançon. Municipales 2026 : à gauche, le Parti communiste nomme Hasni Alem pour négocier une alliance loin d’être ficelée

En nommant Hasni Alem comme chef de file pour négocier une alliance en vue des élections municipales 2026, le Parti communiste français réaffirme sa volonté « d’unir la gauche » sans renier quelques points essentiels de son programme et les responsabilités qui en découlent.   

351
Hasni Alem
Hasni Alem

Depuis plusieurs mois, les forces politiques de l’actuelle majorité bisontine se rassemblent pour tenter de connaître les positions et ambitions de chacun en vue des élections municipales 2026. Ont-elles servi à quelque chose ? « J’ai connu des échanges plus constructifs et productifs, c’est vrai », concède Hasni Alem. L’adjoint communiste au quartier de Palente – Orchamps – Clairs-Soleils – Vareilles, engagé au PCF depuis 2016, est désormais la voix principale du parti pour échanger au nom de tous les membres. « L’objectif, c’est de pouvoir partir avec le plus grand nombre à la rentrée ».


Le timing d’une telle annonce par le PCF n’est pas anodin. Si toutes les autres formations ont annoncé leur chef(fe) de file pour ces négociations politiques à gauche, ce choix traduit surtout une absence d’entente ferme. L’ambiance tendue au sein du Parti socialiste qui a finalement fait le choix d’une liste commune avec Place Publique, le débat autour d’une participation de La France Insoumise à ce programme commun, la place donnée à tous les nouveaux micro-partis comme l’Après de Clémentine Autain ou Debout ! de François Ruffin… le flou règne, si bien que le rassemblement, lui, s’opère davantage sur la droite de l’échiquier politique bisontin.

 « Certains se considèrent comme le PS d’il y a 30 ans »

« Nous sommes les seuls à discuter et rencontrer tout le monde. Entre la volonté du PS qui semble très claire et cette alliance Écologistes – La France Insoumise, pour l’instant nous sommes dans l’expectative, rien n’est exclu ». Sûr de ses forces et de sa présence sur le terrain bisontin, le PCF veut être « respecté ». « Tant au niveau du programme qu’au niveau des responsabilités à tenir sur les futures listes », poursuit Hasni Alem. « Pour l’instant, le compte n’y est pas. Les Verts ont un comportement hégémonique dans ces négociations, on ne sait rien sur les postes, ni les sujets priorisés. Chez eux, certains se considèrent comme le PS d’il y a 30 ans, qui pouvait gagner les élections seul. Aujourd’hui à gauche et à Besançon, ça n’existe plus. »

Mobilités, tranquillité publique, logement et action sociale

Parmi les lignes rouges du PCF, le refus catégorique d’une union avec le centre « qui commence après Place Publique. Le clivage gauche – droite veut encore dire quelque chose pour nous », assure Hasni Alem. À l’intérieur du programme, les communistes veulent remettre les mobilités, la sécurité, la tranquillité publique et le logement. « Si nous n’avons pas à rougir de ce que nous avons fait pendant notre mandat, il faut accentuer ces points. L’action sociale doit aussi rester très forte. Sur le logement on est plus proche de la position du PS tandis que sur la question des mobilités, nous rejoignons plutôt celle des Verts et de LFI. »

Derrière cette vaste négociation et les nombreuses interrogations qui en découlent, une chose est sûre dans la tête de l’élu communiste : « partir uni dès le départ offre une dynamique beaucoup plus fort mais, s’il y a plusieurs listes, il faut qu’au soir du premier tour, tout le monde se rassemble sans exclusion aucune. »