Mylène Dhôte a le feu sacré

Jeune, maman, salariée dans l’industrie, elle est aussi sapeur-pompier volontaire et même chef du centre de secours où elle est en service. Un engagement qui lui vaudra de représenter sa corporation en portant la flamme olympique lors de son passage dans le département.

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La lieutenante de Mouthe portera la flamme olympique le 25 juin.

Originaire de Pierrefontaine-les-Varans, c’est dans ce secteur du Doubs qu’elle fait ses premiers pas dans une caserne, plus précisément à Sancey-le-Grand où elle intègre en 2004 la section de jeunes sapeurs-pompiers (JSP) commune aux deux villages voisins. « J’ai obtenu mon brevet de cadets en 2008 et j’ai intégré le centre de secours de Pierrefontaine, en 2008 en tant que sapeur 2ème classe » se souvient-elle. Quelques années plus tard, en 2013, elle rejoint son conjoint à Mouthe et demande sa mutation au centre de secours où elle poursuit sa carrière de sapeur-pompier volontaire. Devenue caporale puis sergent, elle prend peu à peu des responsabilités en tant que cheffe d’agrès sur les interventions, commandant donc les collègues intervenant avec elle dans le même véhicule. « Être une femme n’a jamais été un problème et ça s’est bien passé dès le départ avec beaucoup de bienveillance » se souvient Mylène qui ajoute que l’expérience acquise mais aussi son caractère ont alors été de précieux atouts. 2015 est pour elle un tournant. Le chef de centre décide de se retirer et les successeurs ne se bousculent pas. Elle n’a alors que 25 ans et accepte d’assurer l’intérim puis de passer les grades nécessaires pour assumer cette fonction. « C’est un poste très intéressant où il faut être polyvalente, gérer autant de l’opérationnel que de l’administratif et de l’humain » poursuit la jeune femme, titulaire en 2017 puis promue lieutenante en 2020.

Femme active et maman

Elle se retrouve alors à la tête d’un effectif de 24 sapeurs-pompiers, dont 10 femmes, volontaires qui ont effectué l’an dernier 244 interventions. « Avec comme partout des difficultés pour assurer les départs en journée, ce qui fait que nous cherchons toujours à recruter, des hommes et des femmes bien sûr ». La section JSP permet d’espérer de nouveaux renforts dans les années à venir. Cet engagement important en responsabilités comme en temps, Mylène Dhôte doit le concilier avec sa vie professionnelle puisqu’elle est animatrice sécurité dans l’industrie à Pontarlier mais aussi avec sa vie familiale : « Je suis mariée à un agriculteur du village et nous avons deux enfants de 2 ans et demi et 6 ans. Il faut savoir s’adapter et c’est important de pouvoir compter sur la belle-famille quand il faut partir à l’improviste en intervention » confie-t-elle, relatant là le quotidien de tous les volontaires et confirmant l’importance des proches pour soutenir cet engagement.

Une belle reconnaissance

Officier sapeur-pompier et chef de centre est encore chose rare et remarquable. Pas étonnant donc qu’au moment de désigner les porteurs de la flamme olympique qui passera dans le Doubs le 25 juin, la présidente du conseil départemental Christine Bouquin ait pensé à Mylène. « Sa demande a été une vraie surprise pour moi mais évidemment ça ne se refuse pas. C’est une fierté et un honneur de pouvoir représenter les sapeurs-pompiers ce jour-là ». Le feu qu’elle combat habituellement, elle le portera donc symboliquement pour montrer que cette flamme, comme celle qui l’anime au quotidien, elle espère la transmettre à d’autres jeunes filles et femmes qui comme elle, pourraient enfiler l’uniforme et se mettre au service à la population. Même en étant maman et en ayant un métier comme elle le prouve au quotidien.

Mylène Dhôte est à la tête de 24 volontaires.

 

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Les femmes chez les pompiers

Les femmes sont autorisées à exercer l’activité de sapeur-pompier en France depuis une quarantaine d’années : le décret du 25 octobre 1976 annonce ainsi que « les corps des sapeurs-pompiers communaux peuvent être composés de personnels tant masculins que féminins ». Le taux de féminisation des centres d’incendie et de secours a progressé au cours de ces décennies, mais les femmes ne représentent toujours que 16% des effectifs de sapeurs-pompiers civils. Sur cette proportion, 7% sont des officiers.