Comment a débuté votre passion du football ?
D’abord en tant que joueur, dès l’âge de 6 ans au sein du club de Grand-Combe-Chateleu où j’ai d’ailleurs toujours une licence mais en tant qu’arbitre désormais. Depuis mes 14 ans en effet, j’ai décidé de changer de maillot pour avoir une autre vision du foot, autrement que par le jeu.
Etonnant à cet âge-là…et stressant sûrement ?
Pas vraiment. En fait j’étais même impatient de commencer et de bien faire. J’ai dès le départ été bien encadré, bien formé et suivi y compris lors de mon premier match, c’était à Besançon au stade du Rosemont. Ce jour-là, un tuteur était là pour me conseiller y compris à la mi-temps pour que tout se passe bien et ça a été le cas.
Vous avez donc poursuivi l’aventure. De quelle façon ?
J’ai intégré la section sportive au Lycée Pasteur en tant qu’arbitre. C’est un programme spécifique. Nous sommes 8 arbitres au sein de la classe foot. Au programme, nous avons des entrainements physiques, des cours théoriques en salle et bien sûr la pratique en arbitrant des matchs du Pôle Espoir ou encore en UNSS, sans oublier ceux du week-end en club.
Sans jamais aucune hésitation ?
Non franchement, je n’ai jamais eu le moindre doute sur mon envie d’être arbitre. On a la même passion que tout ceux qui sont sur et autour des terrains. Je positive chaque expérience avec en tête d’aller plus haut, une motivation qu’ont aussi les joueurs qui veulent toujours progresser et gravir les échelons.
Où en êtes-vous dans votre cursus ?
Depuis un an, j’ai le statut de Jeune Arbitre Fédéral obtenu après des examens organisée par la fédération. Nous étions une trentaine à être retenu à la suite de tests physiques et écrits à Clairefontaine, l’institut national du football français, puis, en ajoutant les observations faites tout au long des matchs de la saison par des observateurs, j’ai fait partie des jeunes arbitres retenus. Je peux donc officier comme arbitre central en U17, U19 nationaux et Régional 2 séniors, jusqu’en National 3 en tant qu’arbitre de touche.
Quelle est votre ambition dans ce domaine de l’arbitrage ?
J’espère atteindre le plus haut niveau. Pouvoir être arbitre central en Ligue 1 et pourquoi pas en Ligue des Champions et en Coupe du Monde ! Mais je garde à l’esprit que même si j’ai la chance d’y arriver, il me faut une situation professionnelle stable à côté de cette passion. C’est pourquoi je suis des études pour devenir kinésithérapeute. En étant arbitre, comme pour les joueurs, on n’est pas à l’abri d’une blessure par exemple, il faut donc anticiper.
Avec des modèles dont vous appréciez les qualités ?
Bien sûr. Comme un joueur qui regarde les autres joueurs pendant les matchs de haut niveau, moi je regarde les arbitres pour m’en inspirer et lors de la formation, nous en voyons en vidéo pour travailler. J’aime beaucoup Michael Oliver, un arbitre anglais, qui a par exemple arbitré le récent France-Espagne en Ligue des Nations. Il a un vrai sens du management, il communique beaucoup avec les joueurs tout en étant accessible et souriant. C’est une attitude que j’essaie d’avoir moi aussi.
Que vous apporte au quotidien ce statut d’arbitre ?
De la confiance en moi mais aussi des valeurs comme le souci de l’équité et de la justice. On assume en étant au centre du jeu une responsabilité importante. Ça aide à grandir et à avancer dans la vie de savoir prendre des décisions et de les assumer en toutes circonstances.
Justement, parfois, il y a des tensions et des violences. Votre avis ?
C’est évidemment inacceptable. Mais j’essaie d’en faire abstraction et je compte sur les actions de sensibilisation menées tout au long de la saison pour qu’une prise de conscience s’impose et que la prévention ait des effets sur ces comportements. Pour ma part, j’aborde chaque match avec enthousiasme en étant positif. Certes je suis l’arbitre, qui prend des décisions qui plaisent ou pas, mais les joueurs, dirigeants et spectateurs doivent garder en tête que moi aussi, j’aime le foot et que mon but est d’être juste en faisant respecter les règles du jeu.
Quel message aimeriez-vous passer aux jeunes qui hésitent à prendre le sifflet ?
Qu’il faut essayer, sans a priori. C’est une autre façon de voir le foot et de vivre cette passion alors pourquoi pas tenter cette autre approche d’un sport qu’on aime ? Et à tous, je rappelle que de toute façon, sans arbitre, le foot n’existerait pas et qu’il n’y aurait pas de matchs. Les arbitres sont indispensables au foot alors respectez-les !