Pontarlier. Emmaüs : 40 années de solidarité

Le Comité d’Amis Emmaüs Pontarlier organise des portes ouvertes le 8 novembre prochain à l’occasion de son 40e anniversaire. L’occasion de découvrir le site, dépôt, espaces de vente mais également de présenter les actions de solidarité et retracer l’histoire de ce centre qui est passé d’un à onze salariés.

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Emmaüs à Pontarlier
Emmaüs fête ses 40 ans

Venir en aide aux plus démunis ou aux invisibles. C’est le but premier du Comité d’Amis Emmaüs Pontarlier et voilà déjà 40 ans que ça dure sur le secteur. « L’argent que l’on récolte, on le donne aux associations qui s’occupent directement d’eux », explique Richard Matilla, co-président. En 1985, Marcel, Jeannette, Suzon, Michel, Paulette et Henri créaient un petit Emmaüs dans la capitale du Haut-Doubs et depuis, il a bien grandi, passant de 8-9 bénévoles et un salarié à 160 adhérents (une soixantaine actifs au Comité) et 11 salariés « avec des parcours parfois compliqués mais ce sont aussi ces salariés qui donnent une certaine pérennité ». Certains sont là depuis les débuts, dont Jeannette et le tout premier salarié embauché.

« Une fibre Emmaüs »

Emmaüs Pontarlier est désormais le lieu incontournable du partage et de la solidarité haut-doubienne. En 40 ans, le Comité d’Amis est à l’origine de plusieurs initiatives : un local SOS Familles avec une permanence en 1989, participation à la mise en place de Travail et Vie en 1995, création du petit panier en 2009 qui distribue de l’alimentaire à Pontarlier. « J’ai découvert l’aspect concret d’Emmaüs il y a deux ans et demi et j’ai rencontré des gens qui travaillent sans aucune arrière pensée. Rien ne se calcule », témoigne Richard Matilla. Une fibre humaniste ? Plutôt une « fibre Emmaüs » pour Claude Répécaud, trésorier et ancien président. « On donne mais on reçoit beaucoup et il y a aussi tout le côté un peu environnemental qui est important. On récupère et on redonne, on apporte notre contribution pour la planète », sourit de son côté Marie-Claude Buliard, deuxième co-présidente. 

Les ramasses existent toujours : un salarié prend le camion et ramasse chez les donateurs, les déchetteries et les points de collecte. En 2024, cela représente 212 tonnes de mobilier, 43 tonnes d’éléctroménager, 23 tonnes de livres mais surtout 433 tonnes de vêtements. « Cela met bien en évidence l’abus de consommation. On a des difficultés à tout récupérer. Il y a certains endroits où on ne va plus », expliquent les co-présidents, mais la récupération reste l’ADN même d’Emmaüs. « On se penche aussi sur la traçabilité des produits, le recyclage, le tri en amont et la redistribution ». Grâce à la revente, l’argent récolté est mis à profit des personnes. 

Portes ouvertes le 8 novembre

Lors des ouvertures le mercredi et samedi, le site ne désemplit pas avec environ 200 à 300 personnes par demi-journée, sans compter ceux qui n’achètent pas. « Les gens qui vivaient bien sont plus impactés par le coût de la vie. Les choses commencent à toucher les classes moyennes, mais aussi les gens n’achètent plus forcément du neuf ». Le Comité d’Amis d’Emmaüs de Pontarlier ne compte pas s’arrêter après 40 années de solidarité et se penche sur « des idées nouvelles pour rester compétitifs et sauvegarder Emmaüs. Rien n’est acquis, c’est une remise en question au quotidien ». Ils accompagnent les jeunes du CADA, mais recherchent également de nouveaux bénévoles pour les aider. La prochaine étape ? « Les gens en grande difficulté, on a du mal à les amener, alors l’idée serait de nous déplacer. Ça peut très vite être compliqué pour certains au niveau des mobilités ».

En attendant les prochains projets, le Comité d’Amis d’Emmaüs de Pontarlier organise une journée portes ouvertes le 8 novembre de 9h à 17h sur leur site rue Eiffel. L’occasion de revenir sur les 40 ans et de présenter leurs actions au niveau local, national et international. Un stand sera dédié à Emmaüs afin de « valoriser le travail des salariés et bénévoles ». Des animations musicales sont prévues sur place.