À Pontarlier, l’usine Nestlé ne passe pas inaperçue. Sa taille imposante longe la RN57, son parfum cacaoté Nesquik se répand sur toute la ville. Une odeur qui fait office de bulletin météo pour les plus chauvins. Mais derrière ses portes, c’est un site industriel qui fête ses 220 ans. Après une distillerie et une chocolaterie, Nestlé rachète l’usine en 1929 avant d’y installer l’unique site français de production de Nesquik en 1961. Le groupe a décidé de fêter cet anniversaire le jeudi 16 octobre. L’occasion de faire un point sur des chiffres vertigineux. 200 000 boîtes sont produites chaque jour. En juin, deux millions de poches Nesquik ont été produites, un record. 180 000 palettes sont expédiées dans 41 destinations d’Europe. 33% des produits sont expédiés en France, 67% en Europe. « Un milliard de bols de Nesquik produits à l’usine de Pontarlier sont savourés chaque année », sourit Sophie Dubois, présidente de Nestlé France. Chaque trimestre, une heure de production est à destination des Banques alimentaires.
Des salariés essentiellement locaux… et menacés ?
304 emplois ont été créés dans le Doubs : 225 emplois salariés directs et 79 emplois additionnels dans des entreprises locales tierces. « La moyenne d’âge est de 42 ans, avec 12 ans d’ancienneté. La majorité des salariés viennent du bassin pontissalien, c’est extrêmement local. On a aussi de jolis parcours de famille où plusieurs générations y ont travaillé », détaille Céline Coste, directrice de l’usine de Pontarlier. Le matin même, le groupe Nestlé a annoncé la suppression de 16 000 emplois dans le monde d’ici 2027. Qu’en est-il pour Pontarlier ? L’annonce a été jugée « prématurée » pour Sophie Dubois, « puisqu’aucune information sur la France n’a été donnée. Il n’y a pas de sujet pour l’instant pour Pontarlier ».
Proposer de la nouveauté aux consommateurs
Afin de conserver sa place de leader, Nesquik a investi dix millions d’euros ces deux dernières années pour moderniser le site et proposer de nouveaux produits. « Cela fait deux ans que le marché repart à la hausse », explique Matthieu Manigold, responsable de la marque Nesquik. L’usine continue de se diversifier avec un goût fraise lancé en mai dernier, et bientôt un goût vanille qui devrait arriver d’ici quelques mois. « On a besoin de proposer de la nouveauté aux consommateurs, mais aussi de prendre conscience des achats plus responsables d’où le lancement de nos poches (en 2021, ndlr). La boîte iconique jaune reste la numéro 1 en France. Les enjeux sont donc de toujours garder cette côte d’amour, de conserver notre place n°1 et de se diversifier », conclut Matthieu Manigold.
