Doubs. Présidentielles aux États-Unis : les expatriés dubitatifs

Le 5 novembre prochain, les États-Unis choisiront leur prochain président. Le résultat de cette élection décisive aura des conséquences sur l'ensemble de la planète et certains expatriés à Besançon restent indécis sur l'issue de la course à la Maison Blanche.

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Originaire des États-Unis, Anthony habite maintenant à Besançon. Crédit : Anthony Soares.

« Les États-Unis d’Amérique sont un pays puissant et le président a beaucoup de pouvoir », souligne Anthony. Expatrié à Besançon où il enseigne l’anglais, l’intéressé garde une analyse variable de l’élection présidentielle états-unienne, pourtant cruciale pour l’avenir de son pays. En fonction de l’issue de l’élection, les mesures adoptées seront donc certainement différentes. À l’heure actuelle, le remake du match entre Joe Biden et Donald Trump s’annonce très mouvementé. Le premier, est en passe de remporter les primaires démocrates après des sorties médiatiques revitalisantes pour un candidat longtemps loin de faire l’unanimité y compris dans son camp en raison de son âge (81 ans). Côté Républicain, ni la justice, ni les 13 autres candidats déclarés n’auront eu raison de Donald Trump toujours aussi clivant et provocateur et qui conserve un socle d’électeurs indéboulonnable. Comment les Américains perçoivent Trump ? « C’est très divisé ! » assure Anthony. « Il y a pas mal de personnes qui l’adorent et pas mal de personnes qui le détestent. Il est conservateur, en particulier pour l’immigration », décrypte le jeune homme, avant d’estimer qu’il « a mal géré la pandémie de coronavirus. » On se rappelle tous cette intervention sur le gel hydroalcoolique ! Et puis, il y a eu l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. L’âge du Républicain pose aussi question : le 5 novembre date des prochaines élections présidentielles américaines, Donald Trump aura 78 ans… Un chiffre que l’intéressé s’efforce à faire oublier contrairement à l’actuel locataire de la Maison-Blanche, qui a confondu Emmanuel Macron avec… François Mitterrand…

« J’avais mis du scotch par terre »

Besançon est aussi une ville qui accueille régulièrement des étudiants, comme Sam, retourné au pays depuis. Depuis la Caroline du Nord, l’État où il habite, il estime qu’il y a « beaucoup de divisions. À gauche, [certains] ne voteront pas pour Biden. Ils veulent choisir un troisième candidat. » Il y a quelques mois, le fils de ‘Bobby’ Kennedy et neveu de ‘JFK’, Robert Francis Kennedy, avait abandonné la course à la primaire démocrate pour se lancer comme candidat indépendant. De quoi faire perdre potentiellement des votes cruciaux à Joe Biden. Henry étudie actuellement l’art pour six mois au centre-ville de Besançon. Originaire du Vermont, l’étudiant de 20 ans pourra voter à son retour, sans pour autant savoir pour qui. « Je n’ai pas compris pourquoi les Démocrates avaient gardé Joe Biden, alors qu’il y avait des candidats plus jeunes. C’est aussi pour cela que les jeunes ne s’intéressent plus à la politique, ça et les affaires judiciaires. Les mêmes problèmes qu’en France d’après ce que j’ai compris ».

De son côté, le professeur d’anglais Anthony dit ne pas savoir si Donald Trump sera réélu en novembre, tout en estimant ; « certaines personnes ont apprécié ce que Biden a fait pour le covid, avec une approche scientifique. Il s’est intéressé aussi à la sécurité des armes à feu », poursuit-il. Et ça, pour Anthony, c’est positif ! « On a le droit de porter des armes aux États-Unis. Ça me faisait peur car il y a beaucoup de fusillades dans les écoles. Quand j’étais prof là-bas, j’avais mis du scotch par terre pour savoir où depuis l’extérieur mes élèves étaient atteignables ».

A.S & M.S