Région. Le conseil régional de Bourgogne Franche-Comté fait son cinéma

La séance budgétaire du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté s’est poursuivie le 12 décembre par un débat sur l’attractivité touristique de la région.

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attractivité touristique Bourgogne Franche-Comté
Session budgétaire du 12 décembre 2025 du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté ©YQ

La Bourgogne, les Montagnes du Jura et les Vosges du Sud

Le choix de promouvoir spécifiquement ces trois territoires « avec ses spécificités et ses atouts uniques » a suscité des interrogations, notamment d’Audrey Lopez (non inscrite). L’élue icaunaise a  regretté que le département de l’Yonne soit oublié et « qu’il manque des déclinaisons par départements ».

« Accueillir et promouvoir les touristes y compris dans les zones rurales doit être un impératif dans la première région traversée de France…où les touristes ne s’arrêtent pas assez » déplore Jean-Marie Sermier (groupe la Droite et le Centre).

« Fonctionner en mode client »

Nabia Hakkar-Boyer, 3ème vice-présidente en charge du tourisme a mis l’accent sur le ciblage de certains pays « Nous n’avons pas les moyens de promouvoir le tourisme en Bourgogne Franche-Comté dans des centaines de pays. Nous devons axer nos actions vers les pays naturellement attirés par notre région et par le tourisme de proximité ».

Elle a rappelé une stratégie partagée avec Patrick Ayache, désormais Président de « Bourgogne Franche-Comté Tourisme » : faciliter l’accessibilité des territoires pour tous les publics, diversifier les expériences et veiller à la qualité des offres.

« Sortez de chez vous »

La Région a développé des actions pour inciter les 2 800 000 habitants de Bourgogne Franche-Comté à devenir des touristes dans leur propre région. L’objectif est de susciter un sentiment d’appartenance et de fierté pour que chaque habitant véhicule une image positive de son territoire et contribue au dynamisme touristique et culturel de la région.

La Bourgogne Franche-Comté fait son cinéma

En 2024, le Bureau d’Accueil des Tournages de la Région a été intégré à Bourgogne Franche-Comté Tourisme. Cela traduit l’action volontaire de la Région à devenir encore plus une destination d’accueil des tournages de films, de séries, de courts métrages. « La diversité des territoires, les richesses naturelles et patrimoniales à 2h de Paris ou de Lyon devraient attirer beaucoup plus de producteurs et des réalisateurs » a souligné Nabia Hakkar-Boyer.

La vice-présidente en charge du tourisme l’a rappelé « les tournages de cinéma dans une région contribuent à la rendre plus visible et plus attractive, y compris au plan de l’attractivité économique ».

Beaucoup de films à succès ont été tournés dans la région et notamment en Franche-Comté. On se rappelle des « Granges brûlées » sorti en 1973 et tourné dans le Haut-Doubs, « Les Misérables » de Claude Lelouch sorti en 1995 mettant en scène le château de Joux, le Mont d’Or, Montbenoît, « l’Adversaire » en 2002 où Nicole Garcia filme Daniel Auteuil, le pays de Gex et le Haut-Doubs, « Monsieur Batignole » tourné en 2002 par Gérard Jugnot aux Gras. « Meurtre à Arbois » un téléfilm tourné en 2023 pour France 3 ou encore « Vingt Dieux » long métrage tourné en 2023 et sorti en décembre 2024 dans les salles.

19 sorties nationales en 2024

En 2024, les tournages dans la région ont représenté 19 sorties nationales, 478 jours de tournages, 862 professionnels locaux inscrits (dont 307 techniciens et artistes), plus de 1 600 figurants dans 55 projets tournés et accompagnés.

Cet axe stratégique du tourisme en Bourgogne Franche-Comté devrait encore se développer tant les richesses des sites suscite l’intérêt des producteurs et des réalisateurs. Il est aussi au cœur des priorités du nouveau président de région. « Le grand sujet est l’attractivité touristique de la région dont le Comité Régional du Tourisme assure la promotion » a précisé Jérôme Durain.

Un rapport voté presque unanimement à l’exception des élus du Rassemblement national qui « contestent l’inflation des agences régionales et notamment BFC Tourisme qui emploie 44 salariés dans une structure lourde et coûteuse alors que le tourisme se fait aussi dans les villages » a argumenté Inès Martin pour le RN.

Yves Quemeneur