Serge Mommessin, directeur régional UNSS de l’académie de Besançon

Aujourd’hui, l’Union Nationale du Sport Scolaire est la deuxième fédération sportive en France juste après le football. Nous comptons plus de 1,2 millions d’adhérents. La Franche-Comté est particulièrement bonne élève.

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Comment fonctionne l’UNSS ?

La loi impose l’existence d’une association sportive dans tous les établissements de France, collèges et lycées, privés ou publics, association qui dans ce dernier cas sont affiliées à l’Union Nationale du Sport Scolaire présidée par le ministre de l’Education Nationale. Par ailleurs, tout professeur d’éducation physique et sportive est tenu de consacrer chaque semaine trois heures de son temps de travail à ces AS qui s’organisent comme elles le souhaitent, midi ou soir, mercredi après-midi…mais avec un impératif, les rencontres inter-établissements.

Qu’en est-il dans l’académie de Besançon ?

En Franche – Comté, nous comptons 215 associations sportives, présidées de droit par les chefs d’établissements. Elles rassemblent 28000 élèves ce qui représente environ 30% des collégiens et lycéens, un taux unique en France puisque la moyenne est plutôt autour de 22% dans les autres académies.

Pourquoi ce succès ?

Ici, nous avons une véritable culture du sport scolaire avec des professeurs d’Education Physique et Sportive particulièrement impliqués. D’autre part, le milieu rural est très présent dans notre région, ce qui signifie des secteurs où l’offre associative est parfois moins développée avec des disciplines sportives moins présentes que dans les grandes villes…d’où sans doute un attrait plus important pour l’UNSS où il est possible de les pratiquer. Enfin, il faut bien avouer que nous sommes dans une région qui est un terrain de jeu idéal pour les activités de pleine nature notamment avec de nombreux équipements. On peut aussi bien faire du ski ou de la planche à voile et ce en plus des activités traditionnelles comme le foot ou le handball. Au total dans notre académie, 45 activités sont proposées !

N’y a-t-il pas concurrence avec les associations locales ?

Nous ne venons en aucun cas en concurrence avec les clubs existants. J’ai même envie de dire « au contraire !». Nous valorisons la vie associative locale en travaillant conjointement. Nous ramenons même plutôt des adhérents vers le sport en donnant envie aux élèves de pratiquer, en leur faisant découvrir… Nous travaillons dans ce sens tant avec le mouvement sportif qu’avec les collectivités.

Le sport est-il une priorité pour l’académie ?

Ce dynamisme et cet engouement, nous le développons au bénéfice des élèves. Pour cela, afin de venir en appui des chefs d’établissements, nous mettons en action toute la logistique de l’Education Nationale et notamment la politique menée par Madame la Rectrice aussi que celle des collectivités locales avec lesquelles nous travaillons puisque nous utilisons notamment leurs installations, stades ou gymnases sans oublier leur soutien financier. C’est une volonté académique qui montre l’importance du sport pour le bien-être de nos collégiens et lycéens. Nous tentons d’innover constamment pour proposer des activités et des formats de rencontres qui répondent aux attentes et aux besoins des jeunes.

Les slogans de l’UNSS disent « plus que du sport » et « pour les élèves et par les élèves »…

En effet, au-delà de l’aspect sportif et de la compétition, ce qui importe aussi c’est le plaisir de la rencontre et le caractère éducatif de ces échanges. Par ailleurs, nous tenons à ce que tout soit fait pour et par les élèves puisqu’ils sont amenés à être joueurs mais aussi juges, arbitres, coachs, écoresponsables, secouristes, chargés de la logistique, jeunes reporters… Nous les responsabilisons dans l’organisation des rencontres. Et par ailleurs, l’inclusion fait partie de nos priorités. Nous développons donc le sport partagé pour des élèves en situation de handicap et ils sont pleinement impliqués au même titre que les enfants valides.

C’est aussi une question de santé publique ?

L’inactivité chez les jeunes est une catastrophe car cela nous prépare une génération d’adultes en mauvaise santé. Bouger aujourd’hui est donc un gage d’un avenir plus serein. C’est aussi un moyen d’agir sur les comportements en favorisant ce qu’il est convenu d’appeler « le vivre ensemble » et enfin un outil intéressant pour apprendre à respecter les règles. Bref, tout cela construit les citoyens de demain en plus de permettre d’emmagasiner des souvenirs en vivant de bons moments.

Que proposera l’UNSS en vue des JO de Paris ?

L’année 2024 sera olympique donc forcément particulière dans le cadre des activités de l’UNSS. Nous aurons notamment quatre temps forts avec une journée nationale du sport scolaire, une autre consacrée aux jeux paralympiques puis une semaine entière en avril puis une journée olympique le 23 juin, deux jours avant le passage de la flamme dans le département du Doubs…