Un prochain convoi partira début juin avec 33 palettes

L’élan de solidarité pour le peuple ukrainien ne s’est pas essoufflé depuis la fin du mois de février. A Pontarlier, la grande collecte organisée par Michelle Jankow, membre de l’association des enfants de Tchernobyl a donné naissance à une autre association : Volia Ukraine. « Ce premier convoi avait rejoint celui de Besançon qui n’avait malheureusement pu emporter qu’une petite partie de nos dons. Les habitants de toute la bande frontalière se sont mobilisés comme rarement, c’était assez fou de voir cet élan de générosité qui touche tous les âges et tous les secteurs. », explique Christelle Guillemain, trésorière de Volia Ukraine.

Accompagnée de Michelle Jankow et Christophe Cosandey, le trio fait un premier bilan : beaucoup de dons reçus et une alchimie créée entre les Ukrainiens de Pontarlier qui pour beaucoup se sont rencontrés pour la première fois lors de la semaine de collecte.

Un premier convoi de 33 palettes

La question de la précarité demeure. « Ils ont tous besoin d’aide et vite donc nous avons décidé de lancer l’association. Le premier objectif c’est d’aider les Ukrainiens là-bas avec des dons que nous acheminons jusqu’à Ternopil. C’est une ville située au centre-ouest du pays, entre Lviv (la grande ville proche de la frontière polonaise) et Kiev, la capitale. Nous nous sommes arrangés pour livrer un premier camion de 33 palettes », poursuit Christelle Guillemain.

Le second objectif est plus social. Une trentaine de réfugiés sont arrivés depuis début mars à Pontarlier. Si tous ont trouvé rapidement un hébergement grâce au dévouement des habitants du Haut-Doubs, Volia Ukraine en collaboration avec les nombreux organismes locaux, veillent à améliorer les conditions de vie des nouveaux habitants. « Ce sont principalement des femmes et des enfants qui veulent apprendre le français avec la Croix Rouge et le CCAS par exemple. Dès leur arrivée ils ont dit « nous ne restons pas ici indéfiniment, dès que la guerre est finie nous repartirons chez nous. » Aujourd’hui on voit que ce conflit devrait durer encore un moment, il faut tout mettre en œuvre pour les rendre indépendants car ils veulent travailler, peu importe l’emploi, pour obtenir un salaire et vivre de leurs propres moyens. Ils sont extrêmement reconnaissants de nos actions. », poursuit Christelle. D’autres jouent aussi les traducteurs russes, ukrainiens ou encore anglais avec la population pontissalienne.

Des locaux provisoires à Houtaud

L’association s’est également rapprochée de Travail et Vie à Pontarlier pour mettre à disposition une salle commune, femmes et enfants uniquement. « Il faut qu’elles gardent du lien social entre elles. Elles s’intègrent parfaitement à la Franche-Comté et beaucoup ont encore de la famille en Ukraine. Ça nous permet aussi d’avoir des nouvelles quotidiennes et de pouvoir anticiper les besoins sur place. », commente la trésorière.

Après avoir logé dans des locaux prêtés par Emmaüs, la communauté de communes du Grand Pontarlier a mis à disposition un espace pour quelques mois, situé à Houtaud, à l’Hotel d’entreprise « la Belle vie ». Un lieu de collecte de 240m2 pour entreposer les tonnes de dons qui ne cessent d’arriver. « Certaines personnes reviennent chaque semaine c’est fou ! Nous avons également la chance de compter parmi nos amis des pontissaliens d’origine russe une personne psychologue qui aident beaucoup les réfugiés.»

Un week-end d’exposition fin juin

Pour pérenniser l’association autant qu’il le faut, les bénévoles veulent aussi diversifier les rendez-vous : le public est bien sur invité à se joindre aux collectes actuelles mais également à des temps d’échanges avec les réfugiés. Le premier s’est déroulé samedi 21 mai. « Nous avons aussi à cœur de promouvoir la culture ukrainienne et de valoriser le folklore et les traditions de ce pays. Un week-end d’exposition sur le thème de l’Ukraine les 24, 25 et dimanche 26 juin 2022 sera proposé au public avec de la musique et de l’artisanat ! »

Le prochain convoi de dons vers l’Ukraine partira cette semaine. Un poid-lourd de 33 palettes à nouveau.

Martin SAUSSARD