2 803 977 personnes résidaient en Bourgogne Franche-Comté au 1er janvier 2022

L’INSEE a dévoilé les derniers chiffres du recensement de 2022. La Bourgogne Franche-Comté poursuit son lent déclin démographique, avec de fortes disparités selon les territoires.

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La Bourgogne Franche-Comté, 4,3% de la population de France métropolitaine

Entre 2016 et 2022, la population a baissé de 14 400 personnes alors qu’elle était stable sur la période précédente (2011-2016). La principale cause est le solde naturel (naissances/décès) qui s’est aggravé depuis 2015. Le vieillissement de la population et la baisse de la fécondité ne sont pas contrebalancés par le solde migratoire devenu positif.

Le Doubs et la Côte-d’Or, en croissance démographique

Le Doubs enregistre la croissance démographique la plus forte de la région (+ 10 113). Son nombre d’habitants (548 662) est quasiment le même qu’en Saône-et-Loire (549 136), historiquement le plus peuplé. La Côte d’Or (537 577) gagne également, dans une moindre mesure, des habitants. Les deux départements sont les seuls à posséder deux grands centres urbains (Besançon et Dijon) avec une population plus jeune et donc un solde naturel excédentaire.

La population continue à diminuer dans les autres départements

Si la baisse est modérée en Haute-Saône et dans le Jura (-0,2% et -0,1%), elle est plus prononcée en Saône-et-Loire (-0,2%) et dans l’Yonne (-0,3%). Le Territoire-de-Belfort bascule à un rythme plus rapide (-0,5%) alors qu’il gagnait encore de la population sur la période précédente. Enfin, la Nièvre (-0,6%) poursuit un déclin engagé depuis une une cinquantaine d’années.

Besançon, Dijon et les territoires en marge de la région profitent de l’attractivité économique

Dijon (159 941) et Besançon (12 057) gagnent respectivement 0,50% d’habitants et sont le moteur de leurs intercommunalités. Dijon Métropole caracole en tête avec 258 630 habitants, en progression de 0,4%, suivie de Grand Besançon Métropole et ses 198 387 habitants.

Aux franges de la région, Sens, Mâcon et la bande frontalière avec la Suisse bénéficient des territoires limitrophes (région parisienne, métropole lyonnaise et dynamisme économique en Suisse) et attirent de nouveaux habitants.

Des chiffres scrutés à la loupe par les élus locaux

Ces chiffres officiels sont établis à la suite du recensement annuel de la population. Ils permettent de déterminer les aides de l’État versées aux collectivités locales, le type de scrutin, le nombre d’élus ou les indemnités de conseillers municipaux.

42% des communes gagnent des habitants

C’est à Besançon que l’on enregistre la plus forte augmentation de population entre 2016 et 2022. La capitale de Franche-Comté gagne 3 591 habitants, un résultat qui satisfera Anne Vignot qui ne tarit pas d’éloges sur l’attractivité de son territoire où…même les embouteillages (étrange pour une élue écologiste) participent à l’attractivité de la ville.  Pontarlier et Vesoul voient leur population croître également (respectivement de 644 et 308 habitants.

La démographie n’est pas seulement un outil statistique. Il devrait servir à définir la vision à moyen terme d’un territoire. Les élus ne pensent qu’en termes de recettes fiscales (directes ou par l’intermédiaire de l’État) à dépenser à court terme. L’essor démographique est le résultat d’un territoire attractif pour les investissements productifs. De ce point de vue, Besançon pourrait largement augmenter son attractivité en raisonnant « création de richesses ». Les entreprises privées innovantes peuvent y trouver un terreau fertile, encore faut-il leur donner envie de s’y installer autrement qu’en réduisant le foncier économique comme peau de chagrin tout en construisant toujours plus de logements sociaux. Avec les embouteillages de la Place Leclerc, ce sera l’enjeu pour 2026 !

Yves Quemeneur