2023, l’inflation…de réglementations !

C’est bien une réglementation européenne qui impose aux entreprises et ménages français une explosion du prix de l’énergie. C’est bien la réglementation française d’un gouvernement qui parle de réchauffement climatique, qui impose des pneus hiver sur des routes sans neige ! Avant de sortir le carnet de chèques du « quoi qu’il en coûte », il serait bon, pour cette nouvelle année,  de souhaiter à Bercy une réduction drastique des dépenses publiques et un amaigrissement des lois, règlements, circulaires. Les principaux facteurs d’inflation sont à chercher là.

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inflation réglementaire, toujours plus de dépenses publiques ©YQ
Le plan santé d’Emmanuel Macron ne rassure pas

Le chef de l’Etat a présenté ses vœux aux acteurs de la santé le 6 janvier. Une longue, trop longue litanie d’un système à bout de souffle depuis tellement d’années que nul n’est capable d’imaginer une sortie de crise.

Côté hôpital, Emmanuel Macron annonce « revoir l’organisation du temps de travail…une remise à plat de l’hyper-rigidité des 35 heures avant le 1er juin prochain ». L’histoire retiendra que les 35 heures à l’hôpital ont été instaurés à compter du 1er janvier 2002 par un gouvernement socialiste dont le président de la République est l’héritier. Comment détricoter en quelques mois un système d’organisation du travail alors que l’on manque de soignants ? Emmanuel Macron prévoit encore des années difficiles liées à la réforme du numerus clausus. Pourtant, c’est un certain Emmanuel Macron, proche collaborateur de François Hollande, qui validait en 2012 le maintien du numerus clausus.

On lui reconnaîtra une avancée en installant « un tandem administratif et médical » à la direction des hôpitaux, de supprimer la tarification à l’acte (et en même temps la maintenir…) et la volonté de mieux payer les médecins libéraux. Le Président de la République n’évoque nullement la réforme ou la suppression des ARS. Ces monstres bureaucratiques, inventés en avril 2010, ont pourtant prouvé leur incompétence dans tous les domaines dont elles ont la charge.

Au final, « des annonces qui vont dans le bon sens » pour beaucoup de professionnels de santé mais qui étaient déjà proposées dans le pacte de refondation de l’hôpital en 2019. Et surtout, rien mais rien du tout sur les économies à réaliser sur le personnel administratif des hôpitaux (30% des personnels ne voient jamais un patient), sur le contrôle rigoureux des cartes Vitale… Comme si entreprises et particuliers pouvaient abonder encore longtemps à cette gabegie bureaucratique !

Tout le monde veut une réforme des retraites…pour les autres !

Après la retraite à points enterrée avec la crise sanitaire, Emmanuel Macron veut une réforme de notre système de retraites…à marche forcée ! La raison n’est pas tant l’équilibre précaire du système que la démonstration « sonnante et trébuchante » que le gouvernement entend réduire les déficits. Avec plus de 3 000 milliards de dettes, nos créanciers demandent une preuve de bonne volonté pour continuer à verser les euros dans le tonneau des Danaïdes de l’administration française. Plus d’annuités à cotiser, report de l’âge légal, hausse des cotisations des entreprises et baisse des pensions, nous aurons probablement droit à une ratatouille peu digeste. Comment améliorer dans ces conditions le pouvoir d’achat des salariés ? Difficile à entendre mais la France est en cessation de paiement ; dans n’importe quelle entreprise, ce serait un jugement pour banqueroute frauduleuse.

Tout est écologique et sociétal

La Commission Européenne a défini la notion de « Responsabilité sociétale des entreprises » (RSE). Selon l’administration de Bruxelles, il s’agit de « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec toutes les parties prenantes » (on notera que l’on ne parle plus de clients, de fournisseurs…mais de parties prenantes). La Loi PACTE du 22 mai 2019 a doté la France d’un cadre législatif pour renforcer la RSE. Ainsi, l’article 1833 du Code civil prévoit que l’objet social de toutes les sociétés intègre la considération des enjeux sociaux et environnementaux. Le même Code civil offre la possibilité aux sociétés qui le souhaitent de « se doter d’une raison d’être » !

Ainsi donc, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, un chef d’entreprise a une raison d’être qu’il ignorait, se soucie de ses salariés par hasard et collabore avec son environnement sans dessein clairement exprimé. Il conviendra en conséquence : de construire des usines sans artificialiser les sols, construire des voies ferrées et des routes sur du sable, payer mieux les salariés tout en contribuant toujours plus aux dépenses publiques et surtout, ôter du vocabulaire économique un mot honni par « le clan du bien » le profit. Selon la nouvelle bible RSE, le but de l’entreprise n’est plus le profit mais ses objectifs sociaux et sociétaux. L’imagination, même fertile, ne remplit pas pour autant l’assiette du quotidien.

On peut souhaiter à tous les chefs d’entreprises (artisans, industriels, commerçants, prestataires de services) une année 2023 sous le signe d’un allègement des réglementations et donc…d’un allègement du poids fiscal et social qui pèse sur leur rentabilité et sur le pouvoir d’achat de leurs salariés. Ça risque malheureusement de rester un vœu pieux !

Yves Quemeneur