Economie et écologie s’additionnent pour une démarche plus vertueuse
La conférence se déroulait dans le cadre somptueux et champêtre du Domaine de Bournel, entre Baume-les-Dames et Villersexel. Un choix par nature pour la banque coopérative. Le Domaine, propriété de la famille de Moustier depuis des siècles, porte les valeurs d’engagement et de partage pour « une vie ensemble, une vie meilleure », valeurs communes à la Banque Populaire.
La Banque de la Transition Energétique (BTE)
Cette structure informelle réunit aujourd’hui 15 banques régionales du réseau des Banques Populaires. Initiée en avril 2024 en Bourgogne Franche-Comté, elle a déjà collecté 1 milliard d’Euros pour des investissements fléchés vers des projets de rénovation énergétique, de production d’énergie verte et d’investissements durables.
Olivier Poiseau, Directeur de la BTE dans la région le souligne « L’originalité de la BTE, au-delà du fléchage à l’économie verte, propose aux entreprises l’accompagnement d’équipes d’experts et la mise à disposition des nombreux partenaires régionaux. C’est aussi une contribution concrète à l’économie circulaire en mettant en valeur un écosystème performant ».
Pour la Banque Populaire de Bourgogne Franche-Comté, il s’agit aussi de mieux communiquer sur les actions de financement de l’économie de proximité et de s’identifier comme « une banque qui joue le jeu de la transition écologique ».
Les périodes de crise sont des opportunités de croissance
Rémi Forsans a animé la conférence en soufflant le chaud et froid devant une soixantaine de chefs d’entreprises réunis au Domaine de Bournel.
A 60 ans, ce multi-entrepreneur de Savoie, spécialisé dans les sports de glisse, est fortement engagé dans la transition écologique. Il participe à l’opération « Team for the planet » et a créé l’association « iDEE, accélérateur d’une économie régénérative » qui prône une économie environnementale. Il ne craint pas de prendre son bâton de pèlerin pour convaincre les entreprises de l’étendue du défi climatique, de son urgence à agir et des opportunités que cette transition peut offrir aux entrepreneurs. En cela, l’invitation de la BPBFC prenait tout son sens.
De la création du Club de Rome en 1970 à l’Accord de Paris en 2015, le constat de l’urgence de la transition est mondialement partagé. Comme le rappelle Rémi Forsans, le GIEC (Groupement Intergouvernemental d’experts sur le climat) a été créé en 1988 à l’initiative de deux chefs d’Etat aux orientations pourtant très libérales : Margaret Thatcher et Ronald Reagan. Ces chantres du libéralisme, qui associe responsabilité et liberté, étaient des visionnaires.
Rémi Forsans souffle le chaud en parlant d’opportunités d’une nouvelle croissance. Il souffle le froid en s’inquiétant d’un réchauffement bien au-delà des objectifs de l’Accord de Paris.
Réduire son empreinte carbone, diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre (se chauffer moins, ne plus prendre l’avion ou réduire sa consommation de viande rouge, voire oublier la voiture…) le discours est inquiétant pour les PME de la Région, fortement dépendantes de l’industrie automobile et confrontées aux acronymes tous plus abscons sur des lois que la France et/ou l’Europe inventent quotidiennement mais que le reste de la planète n’applique pas. Quand Rémi Forsans parle de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), c’est-à-dire la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société, les PME ancrées dans leur territoire sont comme Monsieur Jourdain, elles font de la RSE sans le savoir.
Une conférence utile toutefois pour permettre aux chefs d’entreprises « le nez dans le guidon » de relever la tête, de s’interroger sur la pérennité de leur modèle économique et trouver les solutions d’avenir préservant notre environnement. De ce point de vue, « les Dialogues de la BPBFC » sont un outil de réflexion offert régulièrement par la banque coopérative qui compte 1 800 collaborateurs, 200 agences au plus près des besoins de près de 700 000 clients sur les 9 départements de la Région.