Haut-Doubs. La nature a besoin des zones humides

Longtemps décriées, ces zones reviennent en grâce tant leurs vertus sont nombreuses, surtout dans le contexte actuel de réchauffement climatique et de sécheresses répétées.

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Ces zones autrefois décriées sont aujourd'hui réhabilitées.

« Le code de l’environnement définit les zones humides comme les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année » explique Morgane Beaufils, chargée de mission GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) à l’EPAGE (établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau) Doubs Dessoubre. Tourbières, marais, pourtours des étangs, bords de rivières et ruisseaux et prairies humides font partie de ces zones longtemps considérées comme de la place perdue et que l’homme a asséché, drainé ou remblayé pour faciliter les cultures ou les constructions. Pourtant, elles ne manquent pas d’atouts : « Les zones humides jouent un rôle de régulation des crues en faisant en quelque sorte éponge et donc en stockant l’eau lors de fortes précipitations, ce qui limite les inondations. Par ailleurs, lors d’épisode de sécheresse, l’eau stockée constitue une ressource importante ». La période que nous traversons et les perspectives pour les années suivantes renforcent donc encore l’intérêt de ces milieux qui servent aussi à filtrer la pollution dans l’eau qui y séjourne, ce qui permet de réduire les procédés de traitement de potabilisation de l’eau. S’y ajoutent, la constitution d’un important réservoir de biomasse et le captage de carbone qui à défaut vient renforcer le réchauffement climatique.

Il y a donc une réelle prise de conscience depuis plusieurs années, notamment depuis la loi sur l’eau de 1992 puis avec le programme européen Life Tourbières qui a permis de réhabiliter nombreuses de celles-ci dans le massif jurassien. « Depuis cette année, l’EPAGE a démarré et coordonne l’élaboration d’un Plan de Gestion Stratégique des Zones Humides. Ce plan de gestion va se traduire dans les mois à venir par un programme d’actions concrètes d’acquisition de connaissances, de protection et de travaux de restauration sur une durée de 10 ans. Il sera porté par l’EPAGE en collaboration avec de nombreux acteurs du territoire, tels que le Conservatoires des Espaces Naturels, le PNR Doubs Horloger, l’Agence de l’Eau, le Département, l’EPTB, la chambre d’agriculture, les associations environnementales etc. »