70% des achats publics sont le fait des collectivités
Il y a unanimité sur le fait que l’Etat tend à se défausser de ses responsabilités dans l’aménagement des territoires.
Par la voix de son président Vincent Martin, la Fédération des Travaux Publics de Bourgogne Franche-Comté « s’inquiète après les premières réactions des associations d’élus locaux sur le contenu du projet de loi de finances pour 2023 ». Les entreprises craignent une chute de l’investissement local. « L’absence d’un accompagnement financier de l’Etat ne permettra pas aux collectivités locales d’affronter l’inflation de leurs coûts de fonctionnement ».
La FRTP poursuit « La baisse brutale de nos activités pourrait menacer nos entreprises et nos emplois qui représentent 1 100 entreprises, 11 000 emplois pour un chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros ».
En préparation du Carrefour des Collectivités co-organisé par la FRTP, ECORSE la cellule d’innovation de la profession et le Conseil départemental du Doubs, élus et entrepreneurs ont alerté sur « la décision du gouvernement de ne pas indexer la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) sur l’inflation. Cette décision revient à baisser les ressources des collectivités et à les priver d’auto-financement pour assurer leurs investissements ».
Pour les professionnels des Travaux Publics, « l’effet ciseau provoqué par la baisse des ressources et une hausse des charges, est d’autant plus inacceptable pour la profession que l’année 2023 correspond au mi-mandat municipal, traditionnellement favorable à de nombreux projets ».
« Période d’urgence »
Christine Bouquin Présidente du Conseil départemental du Doubs et présidente de Micropolis ne dit pas autre chose « Il faut que l’Etat nous entende tous, collectivités et entreprises…on ne peut pas baisser les investissements publics ».
Vincent Martin évoque « la chaîne de l’attractivité des territoires. Attirer de nouveaux habitants, de nouvelles entreprises, ce n’est pas seulement avec des pistes cyclables, c’est aussi avec des pistes cyclables et des infrastructures routières de bonne qualité ». Le clin d’œil était appuyé vers certaines collectivités locales !
Les infrastructures, c’est aussi l’eau !
« Un nid de poule dans une route, ça se voit. Une canalisation d’eau potable qui fuit, personne n’en parle ». Au plan national, le réseau de canalisations a en moyenne une centaine d’années, là où il faudrait 40 ans.
« Qui va avoir le courage politique de fixer le prix de l’eau à sa juste valeur ? Certaines communes facturent le m³ moins de 1€ quand d’autres facturent 3€ » s’étonne Jean-Claude Grenier, vice-président de l’association des maires du Doubs. « Sur Grand Besançon Métropole, nous arriverons à une convergence tarifaire d’ici 2025 » a rappelé Anne Vignot la présidente de GBM. Effectivement, l’eau a un coût d’autant plus important qu’il s’agit d’une denrée rare. Et les eaux usées ont un impact direct sur la biodiversité et la qualité de l’eau de nos rivières.
Les organisateurs du Carrefour des Collectivités attendent plus de 2 000 visiteurs sur ces deux jours. On ne peut que recommander à tous les élus (qu’ils soient en charge de l’exécutif ou non) de découvrir l’univers des « entreprises qui concourent à l’innovation, aux enjeux économiques et écologiques de demain ».