Haut-Doubs. Un salon pour relancer un marché de l’emploi en tension

Le Salon de l’emploi revient pour une 3e édition, jeudi 30 mars à l’Espace Pourny. Une vitrine pour les différents secteurs d’activité du Haut-Doubs à l’heure où de nombreux recruteurs peinent à trouver des employés. Ils sont plus de 80 artisans, entreprises, organismes de formations et autres ont répondu à l’appel des élus.

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La proximité avec la Suisse et le taux de chômage sur le bassin de Pontarlier (4,7% au 3e trimestre 2022 selon Pôle Emploi*) en-dessous de celui du plein emploi (la fameuse barre des 5%) génèrent de gros problèmes de recrutements. Ce n’est évidemment pas une nouvelle pour le Haut-Doubs mais les élus tentent de répondre à cette équation.

82 recruteurs cette année

Dans ce contexte, le retour du salon de l’emploi organisé jeudi 30 mars à l’Espace Pourny joue un rôle important : il s’agit d’abord d’offrir une vitrine au panel d’emplois disponibles sur le bassin de Pontarlier mais aussi de recruter rapidement de futurs employés. Une 3e édition qui symbolise aussi la réussite de l’événement après le rendez-vous de 2019 et celui de 2022. « Il y avait 80 professionnels l’an passé, ils seront 82 cette année, c’est complet depuis une semaine. Environ 80% des recruteurs sont basés sur le Grand Pontarlier d’autres sont installés plus loin car notre rendez-vous brasse large. Le format évolue, on rallonge d’une heure la journée (Ndlr : de 10h à 18h), car l’an dernier certains avaient trouvé ça court. », confie Bertrand Guinchard.

Beaucoup de CDI

L’autre chiffre de Pôle Emploi qui illustre la particularité du territoire du Haut-Doubs : la hausse considérable du nombre d’emplois durables sur une année (CDI ou CDD longue durée). Plus de 2000 postes dont 1711 CDI, en augmentation de 51% par rapport à 2021 à la même période. Les entreprises ont besoin de main d’œuvre à long terme ce qui peut aussi être rassurant pour de potentiels employés.

Un changement de la relation au travail

Au-delà d’un CDI et la sécurité de l’emploi, les recruteurs doivent aussi reconsidérer leur proposition en fonction d’autres critères. La crise sanitaire a accéléré un changement dans la manière de travailler mais aussi le rapport au travail des gens, selon Bertrand Guinchard. « Ce sont majoritairement les jeunes qui ont une manière de voir le travail. Il faut des conditions salariales plus confortables mais aussi une flexibilité dans la manière de travailler, l’emploi du temps, etc. Beaucoup d’entreprises ont pris conscience de ça et beaucoup sont prêtes moduler leur poste en fonction aussi des besoins d’un employé. » Un moyen aussi de lutter contre l’appel de la Suisse au-delà de l’aspect financier.

Un bilan de l’événement prévu à l’automne

Plus de 800 personnes s’étaient déplacées au Salon de l’Emploi 2022 pour découvrir les offres ou directement postuler. Cette année, avec la nomination du nouveau directeur Arnaud Pourny (Ça ne s’invente pas), le Grand Pontarlier souhaite concrètement étudier les retombées directes d’un tel rendez-vous. « Une grande majorité des entreprises étaient déjà présentes l’an dernier, ça montre que notre rendez-vous fonctionne. C’est un ressenti que nous souhaitons conforter avec une étude concrète sur le Salon de l’emploi, qui débutera début mai. On prévoit de faire le bilan à l’automne », poursuit le vice-président de la CCGP.

Si cette 3e édition reprend le format qui avait fait du salon de l’emploi une réussite l’an passé, les organisateurs n’excluent pas un changement de format dans les années à venir. Une journée des entreprises ouvertes pour les étudiants, par exemple. Toujours est-il que l’urgence du marché de l’emploi, déjà présente en 2019 reste plus que jamais d’actualité et le Salon de l’Emploi devient au fil des années, un rendez-vous essentiel du développement économique du bassin Pontissalien.

*Les chiffres relatifs de Pôle Emploi :
Il faut toujours manier avec prudence les chiffres de Pôle Emploi pour parler de chômage. Pour publier ses études, l’organisme se base sur ses inscrits, répartis-en 5 catégories (De A à E). Il ne prend donc pas en compte les personnes non-inscrites ou celles radiées.

L’INSEE regroupe plus de données pour dresser un bilan plus précis mais plus ancien : l’institut estime que le chômage était de 5,8% en 2019 sur les bassins de Pontarlier et Morteau. La tendance reste la même mais les données des deux organismes sont à croiser, surtout lorsqu’il s’agit de connaître l’évolution de la précarité du marché.

M.S