Ses derniers mots sont écrits sur une lettre toujours visible au Musée de la Résistance et de la Déportation, tout juste rénové. « Ce sera ma 1ère lettre de l’année 1944 et ce sera la dernière de ma vie. », débute Charles Brochard, peu avant son exécution. Un courrier adressé à son ami de toujours et coéquipier de l’équipe bisontine de rugby RobertCamus. Pour s’assurer de lui faire parvenir, il a cousu cette lettre dans sa doublure de veste.
Né à Lons en 1938, demi-de-mêlée rapide, vif, doté de crochets déroutants, Charles Brochard fait le bonheur du RCFC, l’ancêtre de l’OB. Patriote, il s’était engagé dans un réseau de résistance FTP et partageait alors son existence entre son travail de mécanicien poids-lourds, le rugby et son activité de résistant avec notamment des sabotages de voies de chemin de fer. Accusé d’avoir tué le 26 août 1943 à Bordeaux un responsable national du PPF collaborationniste, recherché par la police française sur demande des Allemands, il était arrêté en octobre 1943. Interrogé, torturé sans jamais parler, il est condamné à mort le 20 janvier 1944 par le tribunal allemand et fusillé le 26 janvier au camp de Souge.
Chaque année, le club bisontin n’oublie pas ce héros de guerre. Une rose blanche est accrochée à son cadre par les capitaines des équipes filles et garçons et le plus jeune joueur du club. Ce 26, janvier 2024 aura une résonnance particulière avec le 80e anniversaire de sa disparition. L’hommage est ouvert au public et de nombreuses personnalités sont invitées.
La rédaction