Sur les tatamis de la salle Claude Cupillard ce mercredi 17 janvier, des galipettes, des rires et beaucoup d’animations ludiques. Plusieurs enfants découvrent les bases de la lutte et surtout travaillent leur motricité. Est-ce la relève ? Là n’est pas la question enfin, pas encore. « Si ça peut permettre à des gamins de lâcher les écrans, c’est déjà une réussite. On ne parle jamais de compétition à un enfant, c’est la base, il faut qu’il s’amuse. », glisse Max Tudezca, président du CPB depuis 15 ans. Des champions, le bisontin en a vu passer, lui-même en est un. « On a cinq olympiens dans l’histoire (Barcelone 1992, Atlanta 1996, Londres 2012 et Rio 2016) et on espère en avoir cinq autres pour cette seule édition ! ».
Faire partie des 16
Pour chaque athlète du CPB, le chemin de croix est le même : faire partie des 16 qualifiés par catégorie en décrochant une place lors des tournois de qualification olympique (TQO). Si le parcours semble plus difficile pour certains, d’autres espèrent bien confirmer leur forme du moment. Il reste deux tournois aux bisontins pour obtenir une place, en Hongrie début avril, puis en Turquie fin mai.
Trente après son titre de champion de France en lutte gréco-Romaine (1993), Max Tudezca était aux premières loges en mai 2022 pour voir son fils lui succéder. Trente ans, l’âge de la maturité pour Léo Tudezca, le premier des cinq athlètes du CPB à rêver d’une place aux Jeux de Paris dans six mois. Passé tout proche de la qualification en septembre (7e quand seuls les 5 premiers obtenaient leur quota pour les JO, ndlr). Même constat pour Clément Stefan qui se prépare à lutter face à des poids plus élevés. Sa catégorie, 63kg en lutte gréco-romaine n’étant pas olympique, l’athlète évoluera donc en 67kg. « Les championnats d’Europe en février à Bucarest doivent lui permettre d’obtenir une place à ces tournois de qualifications. », commente Max Tudezca.
À bientôt 28 ans, Ilman Mukhtarov est en pleine course contre-la-montre. Victime d’une rupture des ligaments croisés en juillet 2023, l’athlète revient tout juste sur les tatamis en lutte libre catégorie 57kg, après une remise à niveau express. « Là où il n’y a pas de concurrents français. », glisse Max Tudezca. Originaire de Tchétchénie, comme Rasul Altamirov, les deux athlètes ont obtenu la nationalité française en partie grâce à la lutte et font partie du collectif potentiel Olympique Paris 2024. Pour le second, le CPB est une histoire de famille où ses oncles lutteurs étaient déjà licenciés. Suspendu deux mois, Rasul Altamirov prépare son retour en 74kg.
Iris Thiébaux est la plus jeune des cinq athlètes bisontins à pouvoir décrocher son ticket. À 22 ans, l’étudiante à l’INSEP évolue en catégorie 62 kilos et emmagasine de l’expérience. « Elle manque encore un peu de puissance », concède Max Tudezca. « Mais on y croit ! Pour les Jeux 2028, elle devrait être notre meilleur potentiel mais si elle venait à décrocher son ticket pour 2024, ce serait un merveilleux cadeau. » Une magnifique boucle refermée pour le président du CPB qui, après 15 ans de services, passera la main à Maïté Davidovi ex-lutteuse professionnelle et membre du club depuis plusieurs années. L’intéressée fait également partie des porteurs bisontins de la Flamme Olympique, qui passera le 25 juin prochain avant de rejoindre Paris et emportera avec elle, on l’espère, un large convoi d’athlètes du CPB.
M.S