« Je lis vos rubriques mais il faut bien reconnaitre que vos expressions -c’est bien
beau- mais reconnaissez que la plupart n’ont pas pour deux sous de jugeote ! »
22 ! Ça se corse ! Le torchon brûle ! Était-ce du lard ou du cochon ? Inutile de noyer
le poisson : je venais de prendre une volée de bois vert pour me river mon clou.
Certes les chiens aboient et la caravane passe et il m’en faudrait plus pour baisser
pavillon et plier bagage… Ainsi, ces expressions que je défends mordicus ne
vaudraient pas un pet de lapin et ne feraient que bassiner les gens ? Mon œil ! Ce
pavé dans la mare pour me régler mon compte est sujet à caution et n’est pas parole
d’évangile. Néanmoins, ce coup de pied de l’âne suffit pour que j’ai un coup de
pompe et que je me retrouve dans le coaltar.
Mais je ne suis pas de nature à baisser les bras et à laisser pisser le mérinos en
répandant des larmes de crocodile à qui veut l’entendre. Je ne veux pas m’endormir
sur mes lauriers en me faisant manger la laine sur le dos. Alors j’ai pris le taureau par
les cornes et me revoilà au taquet.
Écrire expose à des reproches qui sont monnaie courante. On aurait pu me dire : vos
rubriques sont cucul la praline. J’aurais répondu pour défendre mon pré carré : la
critique est aisée mais l’art est difficile. Ou alors -je vous le donne en mille- : est-ce
que je vous demande si votre grand-mère fait du vélo ?
Remettons les pendules à l’heure. Je ne mâche pas mes mots : je ne vais pas
mettre la clé sous la porte et rendre mon tablier pour un blanc-bec qui pousse le
bouchon un peu loin. Et ne vous faites pas de mouron, je continuerai à vous faire
avaler des couleuvres jusqu’à que je sente le sapin.
Par Gérard Bouvier