A Besançon, l’eau coule de source

Quelle meilleure date que la journée mondiale de l’eau le 22 mars pour inaugurer la modernisation de l’usine de traitement de l’eau potable de La Malate qui fournit 45% des besoins en eau de Besançon

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Usine de traitement de l'eau potable de La Malate où est produite "La Bisontine" ©YQ
Une alimentation qui date de l’époque romaine

L’usine de traitement de La Malate a été construite en 1934 en dérivation de l’aqueduc d’Arcier. Elle traite 24h/24 et 365 jours par an 2,8 millions de m³ en provenance de la source d’Arcier. L’eau est ensuite stockée et distribuée au niveau du réservoir Griffon, sous le parc des Glacis.

Traiter l’eau…sobrement !

Pour Christophe Lime, vice-président de GBM en charge de l’eau et l’assainissement « nous ne faisons pas de surenchère technologique, compte tenu de l’excellente qualité des eaux de la source d’Arcier. Nous avons voulu une usine du XXIe siècle, associant sécurité et protection de la ressource en eau ».

Pour Beatrix Loizon, vice-présidente du département du Doubs, co-financeur de la modernisation de l’usine de La Malate « Bien que l’eau et l’assainissement ne soient pas dans les compétences du département, nous avons voulu poursuivre l’accompagnement des collectivités dans leurs politiques de l’eau », ajoutant une remarque de bon sens « prendre soin des cycles de l’eau, c’est avoir de l’eau potable plutôt que de l’eau buvable ».

La nouvelle unité de La Malate poursuit quatre objectifs

*Réduire les impacts environnementaux : traiter les boues issues de la décantation pour les envoyer à la station de Port-Douvot et ne rejeter dans le Doubs que des eaux dépolluées ;

*Sécuriser la qualité de l’eau traitée : modifier le réseau d’adduction d’eau et installer un procédé de désinfection aux UV en remplacement de l’ozone ;

*S’adapter aux évolutions climatiques : abaisser la capacité de production de 430 à 300 m³ et anticiper les besoins futurs des communes du plateau !

*Améliorer la performance : Refonte de l’automatisme et installation d’équipements moins énergivores.

Ces travaux ont représenté un coût global de 3 millions d’euros subventionnés par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse à hauteur de 1 159 000€ et par le département du Doubs pour 231 000€, le solde étant financé par Grand Besançon Métropole.

Un périmètre très large pour la source d’Arcier  

L’aire d’alimentation couvre 17 communes du Plateau et particulièrement toute la zone du Marais de Saône. Tous les acteurs économiques sont impliqués dans le maintien de la qualité des eaux filtrées par le marais de Saône. C’est l’un des buts poursuivis par l’Agence de l’eau au travers des « paiements pour services environnementaux » proposés aux agriculteurs. A ce jour, 40 exploitations volontaires ont signé avec l’Agence de l’eau pour un montant de plus de 3 millions d’euros sur 5 ans.

Préserver la ressource en eau

Anne Vignot, Présidente de Grand Besançon Métropole, a insisté sur le changement climatique « L’eau est une ressource rare et c’est la radicalité que de savoir gérer demain ». Au sujet de l’eau, la présidente et maire de Besançon devrait avoir deux objectifs impératifs : la sécurisation de la RN57 qui traverse le Marais de Saône (un camion d’hydrocarbures qui se renverserait pourrait priver d’eau potable la ville de Besançon sous 48h). En aval, le remplacement et le contrôle des canalisations (certaines peuvent avoir une centaine d’années) pour éviter les pertes qui sont estimées autour de 15%.

Même si l’agglomération de Besançon est plutôt bonne élève dans la qualité de ses eaux, il reste encore des marges de progrès, progrès écologiques et économiques.

Yves Quemeneur