Le conseil municipal fin juin était l’occasion « d’un point d’étape » de ce SDIE annoncé depuis plusieurs mois maintenant. Pontarlier compte aujourd’hui 123 bâtiments publics pour une surface globale de 96 000 m2. Une statistique haute pour une ville de cette strate, qui s’explique notamment par la centralité déterminante de la ville sur le Haut-Doubs. « C’est une richesse mais aussi un vrai sujet pour le schéma car c’est un patrimoine à entretenir et rénover. », confie Pierre-Yves Siramy, directeur de l’ingénierie et de la transition énergétique.
« Décret tertiaire » (issu de la Loi ELAN) oblige, la municipalité doit réduire la consommation énergétique dans tous les bâtiments tertiaires de plus de 1000 m2 : de – 40% en 2030 jusqu’à – 60% en 2050. Sur la ville, 44 bâtiments sont concernés. À cela s’ajoute l’obligation d’établir un diagnostic de performance énergétique (DPE) des logements détenus par la collectivité et de rénover ceux classés G avant 2025. « Il y en a plusieurs, puis il faudra s’occuper des DPE classés F avant 2028 puis ceux classés E avant 2034. 60% des bâtiments ont plus de 50 ans à Pontarlier. C’est un patrimoine vétuste et énergivore à renouveler rapidement. », souligne Pierre-Yves Siramy.
Pour répondre à ce constat, plusieurs scénarios sont étudiés à l’intérieur du SDIE, sur 15 à 20 ans avec des investissements allant de 27 à 58 millions d’€ pour le plus « ambitieux ». « Il faut aussi questionner l’usage et l’utilité de certains bâtiments. », ajoute le maire Patrick Genre avec déjà des certitudes. Le scénario le moins coûteux cible des rénovations urgentes où l’on retrouve notamment quatre groupes scolaires, deux gymnases, la MPT Longs Traits ou encore le complexe des Capucins. « Par exemple, l’école Charles Peguy est toujours chauffée au fioul et devrait changer de consommation pour 2026. Cet investissement est rentabilisé en moins de 10 ans », rappelle le directeur de l’ingénierie. « Sur l’ensemble des bien audités, l’énergie représente 21 des 27 millions d’€ à engager. »
Bail emphytéotique signé pour l’aérodrome, recherche d’un partenaire privé pour l’avenir de la Maison Chevalier dont le projet doit être présenté en fin d’année, optimisation des espaces en réunissant différentes activités au même endroit… les solutions sont nombreuses pour réduire les coûts mais passeront aussi par la vente de certains bâtiments municipaux.
Cette dernière option est plus largement envisagée dans une stratégie « volontariste ». « C’est un document de travail », tempère immédiatement Patrick Genre. « On joue la transparence en montrant tous les scénarios possibles par rapport au montant à investir sur 15 ou 20 ans. » Le choix final du scénario permettra ensuite de dresser un plan pluriannuel d’investissements sur la durée. Une présentation saluée par l’opposition qui a toutefois rappelé à la majorité que le sujet était régulièrement relancé par Gérard Voinnet « depuis 2014 ». « Les scénarios, si on avait commencé en 2010 on aurait presque fini. On demande que ça avance. L’opportunité par rapport aux financements, il faut les prendre. Au niveau des cessions potentielles, nous souhaitons qu’elles servent à financer ce schéma-là. Il y a une urgence, nous souhaitons que le scénario retenu soit le plus ambitieux. »,souligne Julien Toulet. Quant aux subventions pour accompagner la Ville, l’État doit, sauf rebondissement, s’engager à hauteur de 25%. « En fonction 8 juillet, ça peut changer du tout au tout… », glisse l’élu d’opposition. Personne ne va le contredire.