Sarco inquiète les suisses

Rien à voir avec l’ancien président français. Ce sarco-là n’est autre que la nouvelle et controversée méthode qui arrive en terre helvète pour l’assistance médicalisée au suicide.

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Avec la capsule, plus question de se tenir les mains jusqu'au dernier souffle.

Autorisé en Suisse depuis 1942, le suicide avec assistance médicalisée est encadré par un certain nombre de garde-fous, définis tant par la loi que par les associations. La personne doit être atteinte d’une maladie incurable, en fin de vie, avec de grandes souffrances. Un recours final qui ne cesse d’augmenter et qui représente environ 1500 personnes par an soit environ 2 % des décès.

L’image d’un départ en douceur après une sédation volontaire, avec la famille autour tenant la main du mourant a peut-être elle aussi vécu. Une nouvelle méthode atterit en Suisse. Son nom : sarco, un diminutif de sarcophage… en fait une capsule aux airs de vaisseau spatial pour le dernier grand voyage. Mais la réalité inquiète nos voisins.

La personne qui souhaite mettre fin à ses jours doit actionner elle-même le bouton après avoir répondu à une série de questions pour confirmer qu’elle comprend ce qu’elle fait et libérer de l’azote dans la capsule. Après deux ou trois respirations, elle perdra conscience et mourra quelques minutes plus tard. Simple, efficace, mais très loin de faire l’unanimité, au-delà même de la méthode de l’asphyxie.

Cette capsule risque en effet de bouleverser le cadre légal dans lequel opèrent les organismes qui fournissent une aide médicalisée pour mourir dans la dignité puisqu’elle ne repose finalement ici que sur l’autodétermination du candidat au départ.

De plus, aucune des associations d’aide au suicide en Suisse n’utilisera Sarco dénoncée comme étant totalement dénuée d’humanité. Qu’importe pour le promoteur qui l’a conçue et qui annonce une première utilisation avant la fin de l’année, dans un endroit isolé, face à la beauté de la nature, bref un cadre apaisant mais qui n’éteindra pas la polémique.