Besançon. La capitale du Temps tourne le dos à la tradition

425
le cadran de montre illumine la place du huit septembre. Il indique 11h20, voire 12h25...mais pas 10h10 ©YQ

Depuis le 23 novembre, Besançon s’est habillée de fête. Rues, places, vitrines rivalisent de décors, de sapins et d’illuminations.

La municipalité a opté depuis quelques années pour des décors faisant la part belle aux cadrans de montres ou d’horloges. Belle idée pour la capitale du Temps ! Les cadrans affichent en aiguilles dorées 11h25, 12h35 ou 13h40. Il existe pourtant une tradition fortement ancrée chez les horlogers. En présentation, les montres doivent afficher 10h10. A cela plusieurs raisons. La première fait référence à l’exécution (l’assassinat diront certains) de Louis XVI. Le citoyen Louis Capet était un passionné de serrurerie (ce qui ne lui aura pas permis de s’enfuir de la Tour du Temple) et aussi d’horlogerie. Le Roi de France aurait été exécuté le lundi 21 janvier 1793…à 10h10. C’est en hommage à Louis XVI que, depuis, les horlogers présentent les montres arrêtées à cette heure-là. L’explication ne tient pourtant pas, l’exécution du Roi ayant eu lieu à 10h22 selon l’acte de décès de Louis XVI rédigé le 18 mars 1793 !

La seconde raison, beaucoup plus probable, est esthétique. A 10h10, les aiguilles des montres forment un V, bien ouvert vers le ciel, une position positive évoquant un sourire. Souvent, les horlogers placent l’aiguille des secondes sur le chiffre 6, créant ainsi une étoile à trois branches.  A l’inverse, la position des aiguilles à 4h40 évoque un regard triste. La position à 10h10 est donc à la fois une tradition ancestrale et une explication marketing des marques de montres et des horlogers. Il aurait été judicieux que cette tradition soit mise en avant dans la capitale du Temps. Ce sera peut-être le cas à partir de Noël 2026 !